Chronique satirique par Heri Budjo Joël
Chapitre 1, verset 1:
« En ces temps de confusion institutionnelle, Mutamba fut livré par les siens. »
On ne sait pas s’il s’agit d’un scénario écrit par Moïse ou par un conseiller spécial de l’ombre, mais une chose est sûre : l’Assemblée nationale a fait son Judas, et Mutamba a joué Jésus… sans ses apôtres.
Après avoir juré fidélité au Chef de l’État, dénoncé le diable et ses séides, arrosé les plateaux télé de sa foi républicaine… le voilà expédié tel un colis suspect à la douane morale de la Nation.
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Et comme le veut la tradition bibliopolitique congolaise, après la trahison vient… le reniement. À peine livré, déjà renié. Même ceux qui partageaient le pain (et les postes) avec lui déclarent désormais :
« Mutamba ? Jamais vu, jamais entendu. Il passait juste dans les couloirs. »
Saint Pierre, sors de ce corps !
Mais dans cette Passion version 2025, point de résurrection au troisième jour. Pas de tombe vide. Juste une lettre de démission validée d’un trait de stylo glacial, par un président sans larmes, ni encens.
Pendant ce temps, à l’Assemblée, certains lavent leurs mains comme Pilate :
« Nous avons voté. Le peuple a parlé. »
Et d’autres réécrivent déjà leur propre évangile :
« Heureux ceux qui changent de camp avant la tempête, car ils éviteront la croix. »
Au final, Mutamba n’est ni Judas, ni Pierre, ni même Jésus. Juste un personnage de plus dans le théâtre sacro-politique congolais, où les scénarios évoluent plus vite que les principes, et où les crucifiés d’aujourd’hui deviennent souvent les bourreaux de demain.
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Gloire au pouvoir, au poste et au parapluie institutionnel. Amen.