L’état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a exprimé son indignation face aux propos du général Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni, publiés sur son compte X (anciennement Twitter).
Reconnu pour ses déclarations provocatrices en matière de politique étrangère, le chef d’état-major général de l’armée ougandaise (UPDF) a récemment diffusé une série de messages controversés avant que son compte ne soit désactivé.
Parmi ces propos, Muhoozi Kainerugaba a notamment menacé de mort et d’arrestation le gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama, qu’il a qualifié de « stupide » pour, selon lui, entraver les opérations militaires à Djugu. Ces déclarations ont suscité une vive réaction de l’état-major général des FARDC.
« Nous avons exprimé notre indignation. Il ne peut pas menacer un gouverneur nommé par ordonnance. Cela dépasse ses prérogatives », a déclaré Ychaligonza Nduru Jacques, chef d’état-major général adjoint des FARDC en charge des opérations et renseignements.
Habitué des déclarations explosives sur les réseaux sociaux, Muhoozi Kainerugaba, souvent pressenti pour succéder à son père, avait déjà provoqué des incidents diplomatiques, notamment en menaçant de prendre Nairobi, la capitale kényane.
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En RDC, avant la prise de Goma par les rebelles du M23, il avait également menacé d’arrêter les mercenaires étrangers recrutés par le gouvernement congolais pour appuyer les opérations militaires contre l’agression rwandaise dans le Nord-Kivu.
Plus récemment, il a affirmé que le M23 ou l’UPDF pourrait prendre le contrôle de Kisangani dans la Tshopo sous ordre de Yoweri Museveni. Ces menaces sont mal perçues par le gouvernement congolais, d’autant que l’Ouganda est engagé dans plusieurs accords de coopération militaire visant à traquer les rebelles ADF dans les régions de Beni (Nord-Kivu), Boga et Tchabi (Ituri).
Lors d’une réunion mixte FARDC-UPDF tenue le vendredi 28 mars 2025 à Bunia, Ychaligonza Nduru Jacques a mis en garde Muhoozi Kainerugaba. « Si ces propos sont bien les siens, nous lui avons clairement indiqué que toute récidive entraînera une réponse ferme », a-t-il précisé.
Depuis 2023, les soldats ougandais sont présents dans le sud de l’Ituri dans le cadre des opérations conjointes FARDC-UPDF « Shujaa » contre les ADF. En février dernier, leur déploiement a été élargi à Bunia, Mahagi et Fataki, dans le territoire de Djugu, pour intensifier les opérations contre les groupes armés locaux hostiles au processus de paix.
Rédaction