Dans la province de l’Ituri, la MONUSCO renforce la protection des civils dans le territoire de Djugu. Une base militaire temporaire a été établie à Lodha-Ala par les casques bleus Népalais a-t-on appris pour «assurer la liberté de mouvement et ou d’action des populations civiles, en empêchant les attaques des groupes armés».
Cette mesure déclare Jean-Tobie Okala, chef de section Information publique de la Monusco, est le résultat du plaidoyer du commissaire supérieur principal Ruphin Mapela, l’administrateur du territoire de Djugu, qui avait au mois de mars dernier recommandait à la MONUSCO d’établir des bases militaires mobiles dans différents coins de sa juridiction sous la menace des assaillants.
« Compte tenu de la situation sécuritaire, faite des attaques des miliciens, nous demandons qu’il y ait installation de bases mobiles pour déjouer les attaques des groupes armés contre la population », déclarait alors le colonel Ruphin Mapela, lors d’une mission d’évaluation sécuritaire de la MONUSCO en territoire de Djugu ; c’était au lendemain des tueries de Djaiba, où une soixantaine de civils avaient été massacrés par des assaillants de la CODECO.
Lire aussiViolents affrontements à Djugu : des enfants et adultes exfiltrés et évacués par la Monusco
Depuis lors, la MONUSCO a établi quelques bases mobiles dans la région, selon les besoins et l’urgence de la situation, dont celle de Lodha. Celles-ci ont pour effet de prévenir les attaques des groupes armés contre les civils, particulièrement les personnes déplacées.
Il y a quelques semaines, la MONUSCO en avait installé une à l’hôpital général de référence de Fataki, toujours dans le territoire de Djugu, pour y protéger les infrastructures, en l’absence du personnel soignant qui avait dû fuir la zone, à la suite des attaques de la CODECO ; et aussi des affrontements répétitifs entre l’armée ougandaise et cette même milice de la CODECO. Beaucoup d’habitants des villages environnants avaient dû fuir la zone, à cause de ces attaques.
Lire aussi Ituri : la MONUSCO et les FARDC sauvent de nombreuses vies malgré la violence persistante
Cette base militaire mobile de la MONUSCO à Lodha a permis sinon d’empêcher, du moins de réduire considérablement les menaces des groupes armés contre les civils.
« Sans la Monusco, beaucoup d’entre nous seraient même déjà morts. Nos vies étaient en danger. Mais, de voir ces casques bleus, patrouiller à pied, en voiture, nous rassure énormément. Pendant les deux qu’ils ont passé ici, nous dormions en paix, il n’y a plus eu d’attaques contre nous la population », déclare un déplacé qui souhaite que ces bases mobiles deviennent permanentes.
Afin de rassurer ce déplacé et ses compagnons, la MONUSCO effectue dans la zone des patrouilles de sécurisation, chaque jour, matin, midi et soir, afin de maintenir la pression sur ces miliciens qui profitent souvent du vide sécuritaire, pour s’attaquer aux civils.
La présence de la base mobile de la MONUSCO à Lodha, visait aussi à encourager le retour des populations dans leurs villages.
Et d’ailleurs, à la faveur de l’accalmie revenue dans la zone, la MONUSCO a facilité le jeudi 9 avril 2025, le retour par hélicoptère de Bunia à Fataki de deux prêtres et d’un médecin qui avaient fui l’insécurité dans la zone.
« L’installation de cette base a été très bénéfique, nous demandons que les casques bleus restent avec nous, la menace est permanente. Sa présence a permis d’améliorer la situation sécuritaire dans la zone, on enregistre déjà quelques retournés, entre 40 et 45% des personnes qui avaient fui sont de retour, et c’est grâce à l’installation de cette base militaire. Sans cette base, ils ne seraient jamais revenus. Nous apprécions beaucoup cette protection de proximité de la MONUSCO », a déclaré Christom Safari Malo, le président des déplacés de Lodha.
La région de Lodha héberge un site de déplacés internes estimés à plusieurs milliers de personnes.
Rédaction