La violence continue de sévir en Ituri, mais de nombreuses vies ont été sauvées grâce aux efforts des Casques bleus de la MONUSCO et des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Monsieur Tobi Okala, chef de section de la communication et information publique de la MONUSCO, a décrit la situation sécuritaire en territoire de Djugu et présenté les témoignages de quelques victimes de ces massacres, ce lundi 24 février 2025 à Bunia.
Depuis deux semaines, les miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), intensifient leurs attaques dans le groupement de Djaiba, dans le territoire de Djugu. Depuis le 7 février 2025, plusieurs dizaines de personnes ont perdu la vie. La situation sécuritaire dans le territoire de Djugu s’est à nouveau détériorée en raison de cette escalade de violence, avec des attaques contre des sites de personnes déplacées internes et des ripostes par d’autres groupes armés.
Un convoi des FARDC, déployé pour contenir les menaces des miliciens, a essuyé des tirs dimanche près du village de Masumbuk. Un militaire est mort et deux autres ont été blessés. Des échanges de tirs ont également été signalés le même jour entre miliciens de la Codeco et de Zaïre près de Largu, et des dizaines de maisons ont été incendiées à Ngazba et Masumbuko. Des scènes de pillage de boutiques par des miliciens ont été rapportées à Largu, poussant de nombreux habitants à chercher refuge dans les sites de déplacés de Rhoe et Djangi, sous la responsabilité des Casques bleus de la MONUSCO.
Un déplacé, qui passe ses nuits devant la base de la MONUSCO à Djaiba, a déclaré : « Ici, c’est l’assurance de rester en vie », rassuré par la présence continue des Casques bleus qui effectuent des patrouilles de sécurisation autour des camps de déplacés 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Ces patrouilles dissuadent les assaillants d’attaquer les déplacés, y compris jusque dans l’enceinte des camps.
Dans le territoire de Djugu, la MONUSCO assure la protection de centaines de milliers de personnes à Drodro, Roe et d’autres sites. Face aux attaques récurrentes des miliciens, les Casques bleus ont intensifié leurs patrouilles sur l’axe routier Ngazba-Largu et renforcé leur présence autour de l’hôpital de Drodro et de l’église catholique, qui servent de refuge à de nombreux déplacés.
Grâce aux mécanismes d’alerte précoce mis en place par la MONUSCO, les déplacés peuvent parfois avoir la vie sauve. Un coup de téléphone gratuit suffit pour alerter la MONUSCO ou les FARDC d’une attaque imminente ou en cours, permettant une intervention rapide, comme ce fut le cas dans la nuit du 9 au 10 février 2025.
Birungu B., habitant de Djaiba, témoigne : « Nous vivons encore dans la peur. La MONUSCO nous a fourni un numéro d’alerte pour que nous puissions les contacter dès qu’un problème survient. »
Robert Ndjalonga, notable de Djaiba, raconte : « Il y a eu une attaque des miliciens de la CODECO. Ils sont arrivés vers 23 heures, alors que la population dormait. Ils ont tiré des balles sur ceux qui tentaient de fuir. Nous avons alerté la MONUSCO et les FARDC, et à leur arrivée, les miliciens ont pris la fuite. En d’autres termes, sans la présence de la MONUSCO et des FARDC, nous aurions tous péri. Cette attaque a entraîné un déplacement massif des populations de Djaiba vers Bule. Malgré tout, nous avons toujours confiance en la MONUSCO et en les FARDC, car ce sont eux qui protègent nos vies et nos biens. »
Dans le territoire de Djugu, comme partout ailleurs en Ituri, les populations ne jurent que par le retour de la paix et la démobilisation des miliciens qui ont plongé la province dans l’insécurité depuis 2017.
Rédaction