A la suite d’une demande officielle formulée ce vendredi 20 juin 2025 par les autorités congolaises à Kinshasa, l’armée ougandaise va étendre son champ d’intervention dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette décision marque une nouvelle phase dans la coopération militaire entre Kinshasa et Kampala, axée sur la sécurisation des travaux de réhabilitation des routes dans les zones instables du pays.
Selon des sources proches du gouvernement, les forces ougandaises interviendront désormais non seulement en Ituri où elles sont déjà présentes dans le cadre d’opérations conjointes mais également dans les zones de Beni, Kasindi et Butembo, dans la province du Nord-Kivu. Ces localités font face à des incursions régulières de groupes armés, compromettant la réalisation des projets d’infrastructure.
L’objectif principal de ce déploiement élargi est d’assurer un environnement sécurisé en vue de l’achèvement des travaux de réhabilitation des routes stratégiques, essentielles pour le développement économique et l’accès aux services de base dans ces régions enclavées.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité de discussions diplomatiques entre les deux pays, dans un contexte où la lutte contre les groupes rebelles actifs dans l’est de la RDC constitue une priorité partagée. Les autorités congolaises précisent que l’intervention des troupes ougandaises s’effectue dans le cadre légal d’accords bilatéraux en vigueur.
Toutefois, l’annonce suscite déjà des réactions divergentes au sein de la société civile et parmi certains élus locaux, qui réclament davantage de transparence quant aux modalités de cette collaboration et à ses conséquences sur les populations civiles.
Alors que les premiers déploiements dans les nouvelles zones sont attendus dans les prochains jours, Kinshasa insiste sur le caractère strictement opérationnel et temporaire de cette coopération, soulignant la nécessité d’un retour à une sécurité assurée à terme par les seules forces armées congolaises.
L’évolution de cette initiative sera suivie de près tant au niveau national qu’international, dans un contexte où la stabilité de l’est de la RDC demeure un enjeu stratégique pour la région des Grands Lacs.
Eugène Laro