Les communautés victimes des atrocités commises par des groupes armés en Ituri saluent l’implication et l’attention du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), notamment envers l’Est de la République Démocratique du Congo.
D’après le vice-président des structures communautaires réunies au sein de Groupe de 5 communautés victimes des atrocités en Ituri (G5-A), la réactivation des enquêtes par le bureau du Procureur de la CPI sur les crimes relevant du Statut de Rome est une bonne nouvelle pour l’Ituri, bien que ces enquêtes actuelles concernent principalement les crimes présumés commis depuis le 1er janvier 2022 au Nord-Kivu.
Néanmoins, le docteur Vital Tungulo exprime des inquiétudes pour l’Ituri. Malgré les nombreux crimes commis dans la province et le multiple plaintes déposées par G5-A et plusieurs autres organisations non gouvernementales, l’exécution sur le terrain reste problématique. Il rappelle que les massacres à grande échelle en Ituri semblent être oubliés par la CPI, ce qui suscite une profonde frustration parmi les communautés affectées.
Cependant, il reste confiant quant à l’aboutissement des requêtes concernant la situation de l’Ituri. « Ces enquêtes ne se limiteront pas seulement aux membres des groupes armés, mais elles s’intéresseront aussi aux acteurs sécuritaires qui n’ont pas pu jouer leur rôle de protection de la population », a-t-il déclaré.
Pour lui, la poursuite judiciaire des coupables contribuera à la lutte contre l’impunité. « L’impunité semble perpétuer les crimes. Les miliciens actuels s’inspirent des anciens miliciens qui, après avoir commis de graves crimes dans le passé, n’ont jamais été condamnés et circulent librement comme s’ils n’avaient rien fait, devenant ainsi des donneurs de leçons », a-t-il laissé entendre.
Il est à signaler que le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim A.A. Khan, a annoncé le lundi 14 octobre 2024 son intention de réactiver les enquêtes sur la situation au Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo.
Lors des enquêtes, la responsabilité de tous les auteurs présumés ayant commis des crimes relevant du Statut de Rome sera examinée, a-t-on appris.
Heri Budjo Joël