Un phénomène de plus en plus visible interpelle à Bunia: l’usage intensif des réseaux sociaux au sein même des lieux de culte, y compris pendant la prédication et les moments de prière.
De nombreux fidèles, en particulier les jeunes, semblent davantage connectés à leurs smartphones qu’à l’ambiance spirituelle de l’église, soulevant des questions sur la concentration et le respect du lieu sacré. WhatsApp, Facebook, TikTok, Snapchat… ces applications sont devenues des compagnons quasi-indispensables, même dans des contextes où la dévotion et l’écoute attentive sont de mise. La lumière des écrans illumine souvent les visages absorbés, contrastant avec l’atmosphère de recueillement attendue.
La prière et la prédication concurrencées par le défilement numérique
Cette omniprésence des téléphones portables conduit inévitablement à une distraction accrue.
Les messages s’échangent, les notifications sonnent (parfois discrètement, parfois moins), et les fils d’actualité défilent, captivant l’attention des fidèles au détriment du message divin.
«On voit des jeunes qui sont physiquement à l’église, mais mentalement, ils sont ailleurs, connectés à leur monde virtuel», déplore un ancien d’église à Bunia. Il ajoute : «C’est frustrant de voir que le message de Dieu ne semble pas les atteindre parce qu’ils sont concentrés sur leur téléphone».
Cette situation pose un véritable défi pour les pasteurs et les leaders religieux. Comment maintenir l’attention de l’assemblée lorsque l’écran du smartphone offre une multitude de distractions instantanées ? Certains tentent d’interpeller leurs fidèles, d’autres ont instauré des règles plus strictes.
«L’église est un lieu de concentration, un moment où l’on doit se connecter à Dieu et non au monde extérieur», rappelle une paroissienne visiblement agacée par le comportement de certains. «C’est une question de respect pour le lieu, pour les orateurs, et surtout pour la présence divine».
Le dilemme est réel : alors que la technologie peut être un outil pour la diffusion de la foi, son utilisation inappropriée à l’intérieur de l’église brouille les frontières entre le sacré et le profane. La recherche de divertissement ou de connexion sociale semble prendre le pas sur la quête spirituelle pour une partie de la jeunesse.
Cette tendance appelle à une prise de conscience collective. Il s’agit de rappeler que l’église, quel que soit le culte, est un espace dédié à la méditation, à la prière et à l’écoute des enseignements. Le respect de ce cadre est essentiel pour préserver la sérénité et la profondeur de l’expérience religieuse.
Jonas Mukonkole