L’auditorat supérieur près la cour militaire de l’Ituri a exigé une autopsie « médico-légale » des corps de 15 personnes, victimes de massacre vendredi 16 février au village Tali-Singo, sur la route Katoto – Largu dans la chefferie de Bahema-Nord, en territoire de Djugu au nord-est de la République Démocratique du Congo.
Dans une communication faite vendredi 21 février à radio Okapi, l’auditeur supérieur militaire, Colonel Magistrat Joseph Makelele a fait savoir que « cela permettra de déterminer les causes directes et indirectes de la mort de ces personnes ».
Ainsi, l’inhumation de ces corps initialement prévue samedi 22 février par la communauté Hema, dont les victimes sont majoritairement membres « est reportée à une date ultérieure en attendant la finalisation de travail d’autopsie », a indiqué Maître David Mambo, porte-parole de la communauté.
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Autopsie médico-légale
L’autopsie « médico-légale » est un examen cadavérique obligatoire mis en œuvre dans un cadre judiciaire. Sur demande de l’auditeur supérieur militaire, « elle s’effectue sur les corps de toutes les victimes afin de déterminer si elles ont été tuées par balles, par étranglement avec un objet tranchant ou si elles ont été enterrées vivantes ». A cet effet, le Colonel Joseph Makelele dit avoir « sollicité l’assistance des médecins légistes de l’Etat congolais appuyés par ceux de la MONUSCO ».
L’autopsie médico-légale est une première en Ituri où plusieurs massacres sont perpétrés par des groupes armés dont la milice CODECO très active dans le territoire de Djugu.
Depuis l’année dernière, la MONUSCO a dépêché ses experts: un médecin légal, un expert juriste et un expert chargé des enquêtes pour appuyer le parquet militaire dans ses enquêtes pour des crimes graves.
« En Ituri, nous avions une carence des experts. L’expert médecin légiste, il n’y en avait pas. C’est du nouveau! C’est un appui qui était très attendu pour améliorer nos enquêtes. Par exemple, pour des cas des fausses communes, d’expertise d’un médecin légiste est très importante pour déterminer, notamment l’âge des victimes, à quand remonte la décomposition et cetera », a dit Colonel Joseph Makelele.
Pour le cas échéant, des victimes de Tali-Singo, la durée de l’autopsie n’a pas été révélée. Les familles des victimes peuvent garder leur mal en patience.
A ce stade, le corps des victimes sont gardés à la morgue de l’hôpital général de référence de Bunia.
Heri Budjo Joël