Dans un entretien accordé à Visibilitemediapro.cd, le médecin chef de zone de santé d’Angumu, situé dans la chefferie des Mokambo, territoire de Mahagi (province de l’Ituri), exhorte les leaders communautaires à s’impliquer activement dans le soutien des structures sanitaires locales. Il plaide pour une sensibilisation accrue afin de favoriser l’épanouissement des postes de santé, centres de santé et hôpitaux.
« Le comportement à décourager aujourd’hui, c’est cette perception erronée que certaines personnes ont des structures sanitaires. Ces établissements sont créés pour servir la communauté. Malheureusement, certains pensent qu’ils doivent quitter leur village pour obtenir de l’argent ou d’autres avantages, au lieu de bénéficier des soins disponibles localement. D’autres leaders communautaires sollicitent des fonds auprès des comités ou responsables des structures sanitaires, ce qui nuit gravement à leur fonctionnement. Il est impératif d’appuyer ces structures en payant les soins, en organisant des travaux communautaires, des campagnes d’assainissement et de sensibilisation. La communauté doit comprendre que se faire soigner implique de contribuer financièrement », a déclaré Dr Jean Marie Jakwong’a.
Des défis persistants dans les zones rurales et périurbaines
Dans plusieurs régions rurales et périurbaines de la République Démocratique du Congo, les structures sanitaires font face à de nombreux défis : ruptures fréquentes de stocks de médicaments essentiels, vaccins et tests rapides, manque de matériel médical, et faible capacité de référence. L’insécurité persistante entraîne parfois le pillage ou l’abandon des installations.
Le départ du personnel qualifié, l’absence de formation continue, et la mauvaise prise en charge des ressources humaines aggravent la situation. Ces contraintes réduisent considérablement l’accès aux soins pour les populations locales.
Un engagement communautaire indispensable
Les populations rurales, souvent défavorisées, doivent parcourir de longues distances pour accéder aux soins de base. Elles sont particulièrement vulnérables face à l’insécurité et au manque de services de santé, notamment pour les femmes enceintes et les enfants.
La pérennité des structures sanitaires dépend de l’accès garanti aux intrants, au personnel qualifié et à l’équipement. Les efforts de réhabilitation ou de construction doivent impérativement être accompagnés de mesures de gestion, de financement, de supervision et de sécurité pour assurer leur bon fonctionnement.
Jean Maurice Udaga
