Les employés de la Société Minière de Kilo-Moto (Sokimo) en province de l’Ituri traversent une période particulièrement difficile. Accumulés par 118 mois d’arriérés de salaire, ils dénoncent également des pratiques douteuses au sein de l’entreprise, notamment liées à un contrat jugé désavantageux avec la société sud-africaine Southern Energy.
Le partenariat entre la Sokimo et Southern Energy, scellé par un contrat qualifié de «léonin» par les employés, suscite de vives inquiétudes. Les termes de cet accord, qui prévoient notamment la création d’une nouvelle société mixte dénommée Greentech Energy, seraient particulièrement favorables à l’entreprise sud-africaine.
Selon les employés, Southern Energy aurait obtenu des avantages considérables, tels que la possibilité de recruter sa propre main-d’œuvre et de gérer les recettes de la centrale hydroélectrique de Budana.
Ces derniers accusent également la direction de l’entreprise de mauvaise gestion. Ils dénoncent des arriérés de salaire exorbitants : 118 mois impayés représentent une somme considérable et mettent en péril la situation financière des employés et de leurs familles. Les accusations portent sur des détournements de fonds, des conflits d’intérêts et des décisions arbitraires de la direction. En outre, ils déplorent le manque de transparence autour du contrat avec Southern Energy et des décisions prises par la direction.
Cette situation a des répercussions importantes sur les employés de cette entreprise minière. Les difficultés financières de la Sokimo mettent en péril la production d’électricité, essentielle au développement économique de la région. Aussi, les tensions sociales engendrées par cette crise pourraient avoir des conséquences désastreuses pour la stabilité de la province.
Face à cette situation, le coordonnateur de la société civile de l’Ituri, Dieudonné Losa demande l’annulation du contrat avec Southern Energy et la suspension immédiate de ses activités sur le site de Budana. Les forces vives de l’Ituri exigent une enquête approfondie sur les pratiques de la direction de la Sokimo et les éventuels détournement de fonds, ainsi que le versement des arriérés de salaire aux employés. La Société civile, Forces vive de l’Ituri réclament également la mise en place d’une gestion transparente de la Sokimo, impliquant notamment les représentants des travailleurs.
Il faut dire que la crise qui secoue la Sokimo est bien plus qu’un simple conflit social. Elle met en lumière les défis auxquels est confronté le secteur minier congolais et les enjeux de gouvernance qui en découlent. Les autorités compétentes doivent prendre des mesures pour rétablir la confiance et assurer un avenir durable pour la Sokimo et ses employés et les experts en droit minier pourraient évaluer la légalité du contrat avec Southern Energy.
Heri Budjo Joël