Un élément de la milice Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) se dit disposé à quitter la brousse, mais déplore le retard dans la mise en œuvre du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilité (P-DDRCS).
Rencontré la semaine dernière à Bali, secteur de Walendu Pitsi dans le territoire de Djugu, ce milicien, qui a souhaité rester anonyme, a déclaré avoir pris les armes pour défendre sa communauté.
« J’ai pris les armes pour répondre aux attaques, aux menaces, aux injures et au mépris que subissait ma communauté. Mais aussi pour défendre mon pays face à l’agression des étrangers en complicité avec certains Ituriens », a-t-il expliqué.
Après près de cinq ans dans la brousse, ce jeune homme aux dreadlocks et aux yeux rouges a insisté sur le fait qu’il est temps de faire la paix.
« Je suis fatigué de rester dans cet état. Je dois faire ma vie et m’organiser autrement. Les violences doivent avoir des limites », a-t-il affirmé.
Selon lui, de nombreux combattants sont prêts à se rendre mais se disent déçus par la lenteur de mise en œuvre du P-DDRCS.
« Beaucoup de combattants n’ont plus envie de continuer cette histoire. Mais ils se demandent comment ils vont quitter. Le gouvernement nous a promis des choses et nous a parlé du P-DDRCS, mais jusqu’à présent rien, il n’y a rien du tout. Même ceux qui sont partis au site de Diango à Bunia, ont-ils été bien traités ? C’est la question que nous nous posons. Mais ma décision est de cesser cette histoire », a-t-il fait savoir.
Depuis 2022, le programme de désarmement, démobilisation et relèvement communautaire et stabilisation a été officiellement lancé à Bunia. Un processus très attendu qui augure l’espoir d’une paix durable dans cette province après environ deux décennies d’atrocités perpétrées par les groupes armés.
Des centaines d’ex-combattants issus de groupes armés comme CODECO, FPIC et Maï-Maï, qui ont adhéré au P-DDRCS, ont été encadrés pendant une dizaine de mois au site de Diango, à quelques kilomètres de Bunia. Certains ont été réinsérés dans leurs communautés respectives, tandis que d’autres ont volontairement accepté d’adhérer à la Réserve de l’Armée de la Défense (RAD).
Rédaction