Dans la province de l’Ituri, 18 jeunes recrutés dans le site des déplacés de la plaine de Savo, dans la chefferie de Bahema Badjere, territoire de Djugu, pour rejoindre le mouvement du 23 Mars (M23), ont été arrêtés en ville de Bunia.
Ces personnes ont été interceptées par le service de sécurité ougandais alors qu’elles se rendaient à Tchanzu, dans la province du Nord-Kivu, où se trouve le centre de formation de ces mouvements agresseurs. Parmi elles, des déplacés de guerre, dont des enfants mineurs, ont été remis au service de sécurité congolais.
« Les personnes que vous voyez ont été recrutées dans la plaine de Savo, dans un centre de déplacés. Elles ont été recrutées par un certain monsieur non autrement identifié au nom de Ngabbu pour rejoindre l’AFC/M23 », a déclaré le Général Ngoy Sengelwa, commissaire provincial de la police.
Ces individus, qui ont utilisé le territoire de Mahagi comme chemin de liaison, ont été interceptés à la frontière rwando-ougandaise avant de rejoindre la province du Nord-Kivu, lieu de casernement pour renforcer l’effectif de ce groupe d’agresseurs.
Cette stratégie, dévoilée par le service de sécurité, met en valeur les propos du gouverneur militaire de la province de l’Ituri, qui, lors de ses sorties médiatiques, dénonçait la collaboration des éléments Zaïre en provenance de l’Ituri avec le mouvement rebelle.
« Vous voyez que, quand nous parlons, ce n’est pas en l’air. Ceux-là qui pensent qu’on déteste les uns, non. Les militaires ne sont pas formés pour aimer, ils sont formés pour travailler. Alors ceux qui interprètent mal sans état d’âme, c’est de cela qu’il s’agit », a souligné le gouverneur militaire de la province de l’Ituri.
En compassion avec ces présumés criminels, le lieutenant général Jonnhy Luboya Nkashama demande aux communautés de se désolidariser de l’entreprise criminelle et invite la Cour pénale internationale à se pencher sur ce dossier, qualifié de crime contre l’humanité.
« On est allé les recruter parce qu’ils sont vulnérables. Ce sont des déplacés. Ça, c’est un acte criminel, un crime contre l’humanité, et nous demandons à ceux qui ont fui là-bas que la CPI s’occupe d’eux. Je demande à toutes les communautés de ne pas accepter cela », a-t-il laissé entendre.
Signalons que ces personnes ont été présentées à la presse devant le comité provincial de sécurité lors d’une cérémonie officielle qui a eu lieu ce mardi 26 novembre 2024 au gouvernorat de la province de l’Ituri.
Heri Budjo Joël