Le projet d’aquaculture initié par la section de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion et Stabilisation (DDR-S) de la MONUSCO depuis avril 2024 et exécuté à Tchomia en Ituri par l’ONG RAD, Réseau des associations pour le développement durable, entre dans la phase décisive.
La fertilisation d’une ferme piscicole de 25 cages flottantes est désormais opérationnelle.
Selon le Docteur Dile Dhena, expert en Aquaculture, formateur et consultant chez RAD, au moins «53 000 alevins de Tilapia» sont en train d’être élevés dans 4 cages avant d’alimenter le reste des cages. A ce stade, ces alevins ont déjà fait un mois ; c’est l’étape de l’alimentation.
Ce projet implique directement 100 personnes dont 50 femmes vulnérables et 50 jeunes à haut risque de la localité de Tchomia, dans la chefferie de Bahema Banywagi.
Les objectifs immédiats de cette initiative sont donc la lutte contre le chômage des jeunes et des femmes vulnérables, la prévention du recrutement des jeunes par les groupes armés et le soutien à la cohésion au sein de la communauté Nywagi-Hema-Alur. Et puis, la commercialisation des poissons produits grâce à ce projet devrait leur permettre d’avoir des revenus et les sortir de la précarité.
«Ces personnes ont été ciblées par la société civile de la région, une façon de les occuper pour qu’elles ne puissent pas avoir l’idée de rejoindre les groupes armés et aussi de leur offrir une activité rentable», a dit Dile Dhena, expert en Aquaculture.
Du point de vue économique, ce projet est bénéfique car des dispositions sont prises pour contourner les prédateurs voire l’épidémie, a-t-il indiqué.
Selon les experts de l’ONG RAD, les bassins piscicoles vont permettre la récolte et la commercialisation de plus de 62 000 kg de poissons au bout des six mois d’expérience.
A terme, ce projet de réduction de la violence communautaire, financé à hauteur de 99 000 dollars américains, bénéficiera à une population estimée à plus de 60 000 personnes, dont au moins 40 000 femmes de la région.
Jérémie Kaseke