Le Président de l’Assemblée nationale de la RDC, Vital Kamerhe, au cours de la séance plénière de lundi 7 octobre 2024, a demandé au gouverneur militaire de l’Ituri, le Lieutenant-général Johnny Luboya N’Kashama, de sanctionner son porte-parole, le Lieutenant Jules Ngongo, pour ses propos qu’il estime injurieux à l’encontre de certains députés nationaux.
«Du haut de cette tribune, nous allons nous adresser au gouverneur militaire de l’Ituri. Il doit punir le Lieutenant [Jules Ngongo] qui a effectivement insulté certains députés, sinon l’auditorat militaire va s’en saisir ou bien l’Assemblée nationale».
D’après le Président de la chambre basse du parlement, c’est à travers la radio des FARDC en Ituri que cet officier de l’armée congolaise a proféré des injures à l’encontre des élus du peuple.
«Il doit mettre immédiatement fin à cette radio de propagande», déclaré Vital Kamerhe.
Cependant, cette instruction n’a pas eu d’effet immédiat. Lieutenant-général Johnny Luboya N’Kashama gouverneur militaire de la province de l’Ituri souhaite d’abord des explications et des preuves avant de passer à l’acte.
«Je voudrais que ces honorables viennent me dire les injures qui ont été tenues par cet officier pour que je le punisse», a-t-il déclaré.
L’autorité provinciale a également défendu que la Radio des FARDC Ituri n’est pas une radio de propagande mais plutôt une radio de l’armée.
Révélation du gouverneur militaire
Dans sa réponse diffusée sur la radio Top Congo, le Lieutenant-général Johnny Luboya N’Kashama a révélé qu’il y a des députés nationaux qui soutiennent les groupes armés en Ituri.
«Il y a des députés qui sont en train d’appuyer les groupes armés, notamment le Zaïre. Il y a Moïse Byaruhanga, Gratien Iracan, Savo Mateso. Et je veux en parler au parlement et je veux donner des preuves. Moi, en tant que commandant des opérations, en tant que gouverneur, je l’assume et je vais le dire devant tout le monde», a-t-il martelé.
Le climat est tendu entre certains députés et l’administration militaire de l’Ituri. Des politiciens exigent la levée de l’état de siège, qu’ils jugent inefficace dans la restauration de la paix. Lors de leur vacance parlementaire, certains élus, notamment Gratien Iracan, ont sollicité en vain une audience avec le gouverneur militaire.
Rédaction