La représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita, est arrivée jeudi 12 juin 2025 à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, actuellement sous le contrôle des rebelles du M23/AFC. C’est la première visite de la cheffe de la MONUSCO depuis la prise de la ville en janvier dernier.
« Je suis venue à Goma dans un esprit d’écoute et d’échange », a-t-elle déclaré à son arrivée.
Le lendemain, Bintou Keita a rencontré Corneille Nanga, Bertrand Bisimwa et d’autres responsables du M23/AFC lors d’un entretien de plus de sept heures dans un hôtel de Goma porté principalement sur la nécessité d’une désescalade des tensions.
A l’issue de la réunion, la cheffe de la MONUSCO, entourée des leaders du M23/AFC, a livré une courte déclaration à la presse locale.
« Aujourd’hui, j’ai rencontré le leadership de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23). La MONUSCO reste engagée à appuyer toutes les initiatives susceptibles de favoriser une désescalade des tensions. Les responsables de l’AFC/M23 ont exprimé leur volonté de trouver une solution pacifique à la crise. La MONUSCO reste également disposée à accompagner les démarches de paix en cours », a-t-elle affirmé.
Cette visite s’inscrit dans la continuité des efforts déployés depuis plusieurs mois pour tenter de ramener la paix dans la région. Elle intervient après le passage de l’ancien président de la RDC, Joseph Kabila, à Goma, où il a mené une série d’audiences avec différentes couches sociales et rencontré les rebelles afin de contribuer, selon lui, à la désescalade de la crise.
Entre le 30 avril et le 15 mai 2025, au moins 1 359 éléments des FARDC et de la PNC, qui s’étaient réfugiés dans l’enceinte de la MONUSCO après la prise de Goma par le M23/AFC, ont été transférés à Kinshasa. Cette opération a été facilitée par le CICR, le gouvernement congolais, l’AFC/M23 et la MONUSCO.
Depuis six mois, les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda, occupent plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, notamment Goma et Bukavu, deux villes stratégiques de l’Est du pays.
Face à cette situation, le gouvernement congolais a, à plusieurs reprises, refusé de dialoguer directement avec le M23/AFC, qu’il considère comme une force instrumentalisée par Kigali. Cependant, l’évolution du conflit sur le terrain, en défaveur de Kinshasa, a conduit le président Félix Tshisekedi à envoyer une délégation à Doha, au Qatar, pour engager des pourparlers avec les rebelles.
Ces négociations restent jusqu’à présent dans l’impasse. Parallèlement, des discussions entre la RDC et le Rwanda se poursuivent à Washington, sous l’égide de l’administration du président américain Donald Trump.
Rédaction