Le territoire de Djugu, et plus particulièrement la localité de Fataki, traverse une crise multidimensionnelle qui inquiète autant les autorités que les populations locales. Lors d’un point de presse tenu ce samedi 19 avril 2025 à Bunia, le député national Jean-Marie Ndjaza a alerté sur les conséquences de cette situation et proposé des pistes de résolution durable.
Depuis près d’un mois, Fataki est le théâtre de violents affrontements opposant la force d’autodéfense, Codeco à l’armée ougandaise (UPDF). Ces combats ont paralysé les activités économiques et sociales, entraînant une grave crise humanitaire.
«L’hôpital général de Fataki est à l’arrêt, les commerces sont fermés et les organisations humanitaires ont suspendu leurs opérations. Les communautés locales ne parviennent plus à interagir, ce qui est extrêmement préoccupant», déplore l’élu.
La présence des troupes ougandaises divise les populations. Si certains perçoivent l’UPDF comme une force protectrice, d’autres estiment qu’elle constitue un obstacle à la réconciliation intercommunautaire.
Jean-Marie Ndjaza insiste sur la nécessité d’une adaptation des soldats au mode de vie local pour permettre un retour au calme et faciliter la reprise des aides humanitaires.
La crise affecte également le secteur éducatif. Les enseignants des écoles de Djugu sont en grève pour dénoncer les retards persistants dans le paiement de leurs salaires. Malgré quelques versements récents, l’incertitude demeure.
«A l’approche de la fête de Pâques, aucun enseignant n’a été payé. Caritas et les autres acteurs doivent assumer leurs responsabilités afin d’éviter de nouveaux retards», affirme le député Jean-Marie Ndjaza.
Soulignant leur rôle essentiel dans la stabilité communautaire, il plaide pour des solutions pérennes afin d’assurer le bon fonctionnement des établissements scolaires.
Jean-Marie Ndjaza exhorte le gouvernement à clarifier la présence de l’UPDF dans le territoire de Djugu, jugée problématique par de nombreuses communautés. Il plaide également pour une meilleure coordination entre les acteurs humanitaires et les institutions afin de favoriser un retour à la normale.
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«Il est impératif de restaurer la paix pour que les habitants puissent reprendre une vie normale et renforcer la cohésion sociale. Les autorités doivent agir rapidement afin que les efforts déjà entrepris ne soient pas compromis», conclut-il.
Eugène Laro