Alors que des appels à la levée de l’état de siège se multiplient à travers la province, le gouverneur militaire, lieutenant-général Johnny Luboya Nkashama, a répliqué d’un ton dur: « si la paix n’est pas encore restaurée, nous allons rester ici ». C’était au cours d’un meeting populaire tenu à Irumu (territoire d’Irumu) au sud de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri au nord-est de la République Démocratique du Congo lors d’une mission d’itinerence.
« Sensibilisons nos frères à cesser les violences! Ceux qui prétendent dire que l’Etat de siège doit prendre fin, ils organisent des réunions,… mais laissez-moi vous dire que si la paix n’est pas encore restaurée nous allons rester ici. Que les gens ne se trompent pas. Nous ne voulons pas que cette histoire de Goma arrive ici. Et celui qui va oser parler de ça, je veux l’arrêter! Je vous préviens ».
A lui de renchérir :
« Et si je les arrête, ils ne feront rien. Nous, les enfants de l’Ituri voulons la paix. Osez ouvrir vos bouches disant oh tu sais, oh tu vois, oh oh oh, on va t’arrêter, on va t’arrêter! Puisque la population ne veut plus de ça. Le jour où vous allez faire la paix, je partirai chez moi, puisque je veux aussi vivre avec ma famille à Kinshasa. Mais, s’il y a encore ces gens qui dérangent, en organisant des réunions, eh nous allons voir,… oui osez, osez,…je vais vous arrêter et surtout toi le leader, je vais t’arrêter… »
Bientôt trois (3) ans depuis que le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a décrété (vendredi 30 avril 2021) l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu. Cette décision a été prise « au regard de la gravité de la situation sécuritaire dans ces deux (2) provinces conformément à l’article 85 de la constitution ».
Des acteurs des forces vives et des politiciens jugent inefficace les effets de cette administration spéciale.
Une table ronde a été convoquée à Kinshasa pour permettre son évaluation, conformément à la demande de la majorité de la classe politique qui demande pour sa part la fin de cette mesure exceptionnelle. Comme résolution, le Président de la République a ordonné son allègement progressif et graduel.
Rédaction