Un groupe de femmes vendeuses du marché central de Bunia, en province de l’Ituri, a manifesté ce lundi 10 décembre 2024 sur le boulevard de la Libération jusqu’au gouvernorat. Elles dénoncent la vente des hangars publics par la mairie de Bunia, qu’elles occupent.
Munies de sifflets, vuvuzelas, et de pancartes disant « Non à la vente de nos hangars publics », ces femmes ont débuté leur manifestation au marché central, ont défilé sur le boulevard de la Libération et ont terminé au gouvernorat de l’Ituri où elles ont exprimé leur mécontentement et déposé un mémorandum aux autorités provinciales.
« Le maire de Bunia a vendu nos hangars aux opérateurs économiques qui veulent y construire une galerie commerciale. Pourtant, nous occupons ces hangars depuis des années et nous payons les taxes de l’État. Aujourd’hui, on veut nous déguerpir. Il n’y a plus d’espace au marché, où allons-nous écouler nos produits ? Notre survie dépend de ce marché, nos enfants mangent et étudient grâce à ce marché », ont déclaré ces femmes.
Selon elles, près de dix hangars ont été cédés à un opérateur économique de la ville.
« C’est inconcevable qu’un espace de marché public soit vendu. Ce sont 12 hangars que le maire de Bunia a vendus à des particuliers », ont-elles affirmé.
N’ayant pas été reçues par le gouverneur militaire, ces femmes ont déposé leur mémorandum au bureau du protocole du gouvernorat.
Le maire de Bunia n’a pas encore réagi à cette manifestation. Cependant, en octobre dernier, le commissaire supérieur principal Bosco Mbui Kola avait donné des éclaircissements sur ce dossier, qu’il qualifie de manipulation.
« Il y a des suspicions disant que le maire veut vendre le marché, mais à qui veux-je encore vendre mon marché ? », s’était-il interrogé.
Le maire a précisé que « les 12 hangars ne sont pas vendus » mais plutôt modernisés. Après les travaux, ce sont ces mêmes marchandes qui les utiliseront.
Selon des témoins, les 12 hangars sont en pleine démolition pour amorcer les travaux de leur reconstruction.
Rédaction