Face à une recrudescence inquiétante de l’insécurité à Bunia et ses environs, les autorités locales intensifient leurs efforts pour rétablir l’ordre. Entre le 6 et le 14 avril 2025, la région a été le théâtre de plusieurs actes criminels, incluant des braquages à main armée, des homicides et des cas de vindicte populaire. Pour endiguer cette crise, les forces de sécurité ont lancé une série d’opérations ciblées.
Le mercredi 16 avril, des interventions ont été menées dans les communes de Mbunya, Shari et Nyakasanza, touchant les quartiers de Lembabo, Sukisa, Bankoko et Dele. De 5h00 à 8h30, les forces de l’ordre ont interpellé 32 suspects, parmi lesquels un membre des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Plusieurs objets compromettants ont été saisis, notamment une moto Boda-Boda, deux téléviseurs, des bijoux en argent, neuf téléphones Android, trois faux sceaux, 124 permis de conduire falsifiés et trois postes de radio.
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Malgré ces avancées, les enquêtes se poursuivent sous la supervision d’une commission ad hoc.
Les autorités appellent la population à adopter des mesures préventives pour limiter l’insécurité. Les propriétaires de motos et véhicules sans plaque sont priés d’éviter de louer leurs engins à des inconnus ou de les utiliser pour des déplacements nocturnes. L’obtention de plaques d’immatriculation et le retrait des vitres teintées sont également préconisés pour éviter tout malentendu avec les forces de l’ordre.
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Par ailleurs, les tenanciers de commerces illégaux, notamment ceux vendant du chanvre ou des boissons alcoolisées interdites, sont sommés de cesser leurs activités sous peine de poursuites judiciaires.
Les jeunes et les responsables de quartiers sont encouragés à collaborer avec les services de sécurité pour signaler toute activité suspecte et mener des contrôles réguliers afin d’identifier d’éventuels comportements illicites.
Les hôteliers doivent tenir un registre détaillé de leurs clients et veiller à n’accueillir que des personnes munies de pièces d’identité valides. Les opérateurs économiques, quant à eux, sont invités à respecter les horaires de fermeture, à équiper leurs locaux de caméras de surveillance et à recruter des agents de sécurité.
Les forces de l’ordre, de leur côté, s’engagent à mener leurs interventions dans le respect des droits humains et à renforcer la coopération entre civils et militaires pour instaurer un climat de confiance.
Les autorités de Bunia insistent sur l’importance d’une collaboration étroite entre citoyens et forces de l’ordre afin de garantir une sécurité durable. Chaque individu a un rôle clé à jouer pour prévenir la criminalité et bâtir une communauté paisible.
Avec une implication conjointe des services de sécurité et de la population, ce plan d’action pourrait marquer un tournant décisif dans la lutte contre l’insécurité à Bunia.
Eugène Laro