L’Organisation des Nations Unies (ONU) tire la sonnette d’alarme face à l’aggravation des violences et aux violations massives des droits humains dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Lors d’une réunion tenue le 1er avril 2025 en Suisse, l’ONU a exhorté la communauté internationale à une réponse immédiate et coordonnée pour endiguer cette crise humanitaire.
Depuis janvier, les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont le théâtre d’intenses affrontements, notamment en raison des offensives du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Selon Nada Al-Nashif, Haute-Commissaire adjointe aux droits humains de l’ONU, plus de 602 personnes ont été victimes d’exécutions extrajudiciaires et sommaires depuis le début de l’année, impliquant toutes les parties en conflit.
Bintou Keita, cheffe de la Mission de paix de l’ONU en RDC (MONUSCO), a dénoncé l’exécution sommaire de 240 civils par le M23, accusés de collaboration avec l’armée congolaise ou des factions rivales. Elle a également signalé une hausse alarmante des violences sexuelles liées au conflit, augmentant de 270 % en seulement deux mois cette année. Par ailleurs, près de 26 millions de Congolais souffrent d’insécurité alimentaire, et 7,8 millions de personnes ont été déplacées.
Face à cette situation critique, l’ONU insiste sur la nécessité d’une solution politique durable pour mettre un terme à des décennies d’instabilité. Nada Al-Nashif a souligné l’inefficacité des stratégies militaires face à l’ampleur du conflit et a plaidé pour une coopération internationale renforcée. Elle a notamment appelé à un blocage des financements des groupes armés et à un soutien accru aux actions humanitaires en faveur des populations civiles.
Le gouvernement congolais partage ces préoccupations. Chantal Chambu Mwavita, ministre des Droits humains, a fermement condamné l’implication du Rwanda dans les activités du M23 et a révélé un bilan tragique : plus de 7 000 personnes ont perdu la vie depuis janvier et 90 camps de déplacés ont été détruits dans le Nord-Kivu.
Les experts alertent sur les risques d’une extension des violences à l’ensemble de la région si aucune action concrète n’est entreprise. L’urgence d’une mobilisation internationale est essentielle pour éviter une escalade de la crise et œuvrer vers une paix durable en RDC.
Eugène Laro