La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda franchissent une étape décisive vers la fin de plusieurs décennies de tensions dans l’est congolais. Après trois jours de négociations intensives à Washington, les deux pays ont paraphé un accord de paix ambitieux, sous la médiation conjointe des États-Unis et du Qatar.
Cet accord s’inscrit dans la continuité du dialogue engagé en mars dernier, ainsi que de la Déclaration de principes signée le 25 avril.
Il repose sur cinq axes fondamentaux censés jeter les bases d’une paix durable :
– Respect de l’intégrité territoriale : Engagement mutuel à respecter les frontières nationales, à rejeter toute ingérence militaire et à coopérer pour garantir la souveraineté de chaque État.
– Cessation des hostilités : Arrêt immédiat des combats directs et engagement à ne plus soutenir les groupes armés actifs dans la région.
– Désarmement et réintégration conditionnelle : Les groupes armés non étatiques, dont le M23, seront les armes. Leur éventuelle intégration dans les Forces armées de la RDC (FARDC) sera soumise à des critères rigoureux de sélection et de réhabilitation.
– Coopération économique régionale : L’accord prévoit le lancement de projets transfrontaliers dans les secteurs minier, énergétique et des infrastructures, en vue d’une intégration économique régionale renforcée.
– Mécanisme conjoint de sécurité: Inspiré du plan CONOPs négocié à Luanda en 2024, ce dispositif prévoit la création d’une structure bilatérale de coordination pour la surveillance, le renseignement et l’intervention rapide en cas de menace.
La signature officielle du traité est attendue le 27 juin à Washington, lors d’une réunion ministérielle présidée par le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Une ratification présidentielle solennelle, en présence de Donald Trump, est également envisagée pour le mois de juillet.
Si cet accord est salué par la communauté internationale comme une opportunité historique pour la stabilité des Grands Lacs, plusieurs défis restent à relever, notamment la reprise des zones encore aux mains de groupes rebelles et l’intégration effective des ex-combattants du M23.
Eugène Laro