Joseph Kabila, Président honoraire de la République Démocratique du Congo et autorité morale du Front commun pour le Congo, et Moïse Katumbi, ancien Gouverneur de province et le Président du Parti politique Ensemble pour la République, se sont rencontrés à Addis Abeba en Éthiopie.
Leurs échanges ont porté sur la grave crise politique, sécuritaire et socio-économique que traverse la RDC, ainsi que sur ses conséquences pour la population congolaise.
En plus de dénoncer les restrictions des libertés, matérialisées par des arrestations arbitraires de journalistes, d’activistes, d’opposants et d’autres citoyens, Kabila et Katumbi déplorent et condamnent la prolifération des forces illégales, y compris des mercenaires et des troupes étrangères, sur le territoire national. Ils exigent la fin de cette situation et la libération sans condition des personnes arrêtées.
«L’ampleur de cette crise est telle qu’elle a suscité des réactions inattendues de la part de certains qui ont choisi une option radicale pour se faire entendre», note le communiqué.
Ils ont exprimé leur solidarité envers les populations victimes des choix politiques désastreux du pouvoir en place et saluent les efforts en cours aux niveaux régional et international, notamment dans le cadre des initiatives de Nairobi et de Luanda, visant à ramener la paix en RDC.
Les deux hommes politiques congolais lancent un appel pressant à la paix et à l’unité nationale, tout en soulignant l’importance et l’urgence du respect des droits fondamentaux bafoués des citoyens, de la préservation de la démocratie et de l’État de droit, qui ont laissé place à l’oppression et à la dictature.
Ils expriment fermement leur opposition à toute réforme constitutionnelle qui, dans les circonstances actuelles, s’avère illégale et inopportune, et dont le but ultime est la consolidation de la dictature à travers une Présidence à vie en RDC.
«Tout en rappelant que personne n’est propriétaire mais locataire du pouvoir, le bail démocratique étant à durée déterminée dans les conditions prévues par la Constitution»,indique Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi.
Ils appellent tous les Congolais à résister activement face à la volonté affichée par le pouvoir en place de rompre le pacte républicain, fruit d’un large consensus national ayant permis la réunification et la stabilité du pays, ainsi que le rétablissement des institutions démocratiques, au risque d’exacerber les divisions au sein de la population congolaise et d’achever le délitement de la Nation.
Avec un appel à toutes les forces politiques et sociales visant à lutter contre la dictature et pour le bien-être du peuple congolais, Joseph Kabila et Moïse Katumbi regrettent que la communauté internationale se soit jusque-là accommodée des dérives du régime en place.
Ils l’invitent à sortir de son inaction et à accompagner les efforts du peuple congolais visant à se libérer d’une dictature assise sur des violations intentionnelles de la Constitution, la mascarade électorale de décembre 2023 et l’impunité assurée aux crimes les plus graves commis notamment à Goma, à Lubumbashi, à Kilwa et récemment à la prison centrale de Makala par les forces de défense et de l’ordre.
Heri Budjo Joël