La situation sécuritaire dans plusieurs villages de la chefferie des Panduru, en territoire de Mahagi, dans la province de l’Ituri, devient de plus en plus alarmante ces derniers jours.
La société civile locale rapporte un bilan cumulé de six personnes grièvement blessées, dont cinq par machette, 200 chèvres pillées, deux motos emportées, ainsi que de nombreuses marchandises de boutiques et autres biens de valeur volés, et une vache tuée. Ces incidents se sont produits entre le lundi 9 et le dimanche 15 décembre 2024.
Les villages du groupement Nioka, Ngote et Rona, situés à la limite avec la chefferie des Walendu Watsi, sont particulièrement touchés par ces attaques perpétrées par des miliciens.
«Depuis la journée du lundi 9 décembre, ils ont attaqué le marché de Rimba dans le groupement Nioka ; la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 décembre, ils ont attaqué le village Ambe dans le groupement Nioka ; le vendredi 13 décembre, c’était les villages Panyabiu et Ali Yana dans le groupement Ngote ; la nuit du samedi 14 au dimanche 15 décembre, ils ont attaqué le village Sana dans le groupement Rona. C’est grâce à l’intervention des FARDC qu’ils ont été repoussés», a dévoilé Pascal Ubimo, le sous-coordonnateur de la société civile des Panduru.
Cette structure citoyenne appelle les autorités de l’état de siège à veiller à la sécurité des personnes et de leurs biens, et à déployer les forces loyalistes dans les villages limitrophes entre la chefferie des Panduru et celle de Walendu Watsi, bastion de ces inciviques.
«Nous recommandons à nos autorités de l’état de siège de nous envoyer des militaires dans quelques villages frontaliers avec Walendu Watsi afin d’assurer la sécurité de notre paisible population dans ces recoins. Nous plaidons pour le retour de la paix dans notre territoire en général et notre chefferie en particulier. À cette milice qui ne cesse de nous déranger, nous demandons de déposer les armes et de penser à la paix plutôt qu’à la guerre», a recommandé le responsable de cette structure dans des propos recueillis par visibilitemediapro.cd.
Très inquiet de cette situation, l’honorable Benjamin Pirwoth Kadilo, l’élu provincial de la circonscription électorale de Mahagi, a réitéré le message de la société civile concernant le déploiement des militaires dans les villages les plus touchés pour sécuriser la population et ses biens. Il exhorte la population à la vigilance pour barrer la route aux ennemis de la paix, et à collaborer étroitement avec les autorités militaires pour que la paix durable revienne dans cette partie de l’Est de la République, une préoccupation majeure du chef de l’État.
Cette situation a entraîné un déplacement massif de la population vers les régions jugées sécurisées, paralysant les activités socioéconomiques des habitants.
Ces derniers jours, l’administrateur militaire de Mahagi, le colonel Disanoa Lalua Jacques, à la tête d’une forte délégation, a poursuivi son périple dans les chefferies des Alur Djuganda, Anghal et Walendu Watsi afin de s’imprégner de la réalité de ce regain d’insécurité dans la région.
Jean Maurice Udaga