Vingt-trois (23) pêcheurs congolais ont été relâchés après avoir été arrêtés par la marine ougandaise sur les eaux du lac Albert, dans le territoire de Mahagi, en province de l’Ituri. L’incident s’est produit au niveau du camp de pêche de la chefferie de Wagungu, une zone frontalière régulièrement marquée par des tensions liées aux activités de pêche.
Selon des sources locales, la marine ougandaise a intercepté sept pirogues non motorisées et deux pirogues motorisées, en plus de saisir plusieurs filets de pêche appartenant aux pêcheurs congolais. Ces derniers ont été accusés d’avoir franchi illégalement les eaux territoriales ougandaises, un grief fréquent dans cette région où la frontière lacustre demeure floue.
Interrogé par Visibilitemediapro.cd, Innocent Wabekudu, président de la société civile de Mahagi, a salué les efforts déployés par les autorités congolaises pour obtenir leur libération.
«Grâce à l’implication des services de sécurité de notre pays, ces compatriotes ont pu retrouver la liberté », a-t-il déclaré.
Toutefois, Innocent Wabekudu a exprimé son inquiétude face à la recrudescence des arrestations de pêcheurs congolais dans cette zone.
« Il s’agit d’une nouvelle menace contre nos paisibles citoyens. Le gouvernement central doit agir en urgence pour tracer de manière claire les frontières entre la RDC et l’Ouganda »,a-t-il insisté.
Les eaux du lac Albert, riches en ressources halieutiques, sont souvent le théâtre de conflits entre pêcheurs congolais et les forces de sécurité ougandaises. En l’absence de balisage précis, les arrestations, les saisies de matériel et parfois même les violences restent fréquentes.
Les autorités locales et les organisations de la société civile appellent régulièrement à la mise en place de mécanismes bilatéraux de concertation entre Kinshasa et Kampala afin d’éviter l’escalade et de garantir la sécurité des communautés riveraines.
Cet incident relance le débat sur la nécessité d’un dialogue diplomatique renforcé entre la RDC et l’Ouganda. Pour de nombreux acteurs locaux, seule une délimitation officielle et reconnue des frontières lacustres, accompagnée d’accords clairs sur les droits de pêche, permettra de mettre fin aux tensions récurrentes.
En attendant, la société civile de Mahagi exhorte les pêcheurs à plus de vigilance et appelle les autorités à renforcer la protection des populations vivant dans les zones frontalières.
Heri Budjo Joël