La participation des femmes à la vie politique est menacée en République Démocratique du Congo. Après les élections de décembre 2023, les femmes sont sous-représentées au sein des Assemblées élues et sont privées de postes au bureau définitif des organes délibérants, notamment de l’Ituri. Et ceci, malgré leurs compétences maintes fois démontrées, en tant que leaders et agents du changement.
En province de l’Ituri par exemple, seulement trois (3) femmes ont été élues députées provinciales tandis que zéro femme pour la députation nationale. Néanmoins, une femme, députée Tabu Makusi, a été repêchée de justesse par la Cour constitutionnelle après le recours introduit par son regroupement politique.
Dans son discours, lors de l’installation des membres du bureau définitif de l’Assemblée provinciale, le président de la première institution de l’Ituri, Samuel Ajaruva Jalajek, a exprimé « son regret de constater la non présence d’une femme au sein du bureau définitif » qu’il dirige.
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Selon lui, « ce problème devrait trouver solution en amont » avec des arrangements politiques en faveur des femmes.
A ce titre, voici la proposition du président de l’Assemblée provinciale de l’Ituri:
« Nous pensons peut-être que le moment viendra et qu’ensemble nous allons faire des propositions au parlement, au niveau national afin que la question de la représentativité féminine soit prise en compte dans la loi électorale peut-être en réservant déjà quelques sièges exclusivement pour la compétition des femmes. On proposerait, par exemple que, pour les élections législatives à tout le niveau, dans une circonscription de 4 sièges, un soit réservé exclusivement aux femmes et les 3 autres à la fois aux femmes et aux hommes. Cela permettrait d’avoir par exemple deux (2) députés femmes à Mahagi, deux (2) à Aru, deux (2) à Mahagi, deux (2) à Djugu, un (1) à Irumu et un (1) à Mambasa. Les élections au second degré deviendraient ainsi facile pour les femmes », a indiqué M. Ajaruva.
Selon des leaders féminins en Ituri, les femmes sont confrontées à plusieurs sortes d’obstacles sur la voie de la participation à la vie politique. Elles dénoncent entre autre l’égoïsme des autorités morales des partis et regroupement politique qui, non seulement alignent moins des femmes pour compétir, mais ne soutiennent pas la candidature féminine comme pour les hommes.
En plus, il y a lieu de souligner les entraves structurelles causées par la loi électorale. L’organisation des nations unies pour la femmes de son côté, milite en faveur de nouvelles législations nationales et des réformes constitutionnelles garantissant le juste accès des femmes à la vie politique, que ce soit comme électrices, candidates, élues ou membres de la fonction publique.
Rédaction