Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) par le biais du Vice premier-ministre, ministre de l’intérieur Piter Kazadi, a exprimé ses inquiétudes et désapprobation à la République sœur du Kenya qui a laissé se constituer sur son sol un mouvement politico-militaire dénommé Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigé par l’ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa.
« Au nom du Gouvernement de la République, nous avons, le samedi 16 décembre 2023, exprimé nos inquiétudes et notre désapprobation à la République sœur du Kenya qui a laissé se constituer, sur son sol, un mouvement insurrectionnel dont le but est d’attaquer militairement la RDC et déstabiliser ses institutions », écrit Peter Kazadi sur compte X (ex twitter).
Avant de renchérir « Nous avons attiré l’attention du chargé d’affaires Kényanes en RDC que conformément aux instruments internationaux, notamment la charte de l’EAC dont nous sommes tous membres, son pays devrait faire de sorte que son territoire ne serve pas de base arrière aux agresseurs de notre pays ».
En réaction le gouvernement du Kenya,, à travers un communiqué officiel, s’est dit d’une part être dissocié de la déclaration de Corneille Nangaa et de l’autre, l’ouverture d’une enquête.
« Le Kenya se dissocie fermement de toute déclaration ou activité susceptible de porter atteinte à la paix et à la sécurité de la nation amie de la RDC et a ouvert une enquête pour déterminer l’identité des auteurs de la déclaration et dans quelle mesure leurs déclarations échappent au discours protégé par la Constitution », peut-on lire l’extrait du communiqué officiel du gouvernement kenyan.
Au Président kenyan William Ruto d’ajouter: « nous n’avons pas vraiment des tensions avec la RDC »
Même son de cloche du côté des États-Unis à travers son ambassadrice en RDC Lucy Tamlyn qui, sur son compte X, exprime sa profonde préoccupation face à l’annonce de la création de ce mouvement insurrectionnel par l’ex patron de la centrale électorale congolaise.
« L’ambassade des États-Unis à Kinshasa exprime sa profonde préoccupation face à l’annonce faite le 15 décembre par l’Alliance du Fleuve Congo, un groupe qui comprend Corneille Nangaa et Michel Rukunda individus sanctionnés par les États-Unis et le M23, sanctionné pareillement par les États-Unis ».
Pour Madame Lucy Tamlyn, « les menaces de l’AFC sont un affront au peuple congolais… ».
Dans le but de décourager ceux qui sapent la démocratie et menacent la paix et la sécurité en RDC, Lucy Tamlyn promet que son pays ne tardera pas à prendre des mesures, notamment de restrictions de visa à l’encontre de ceux-ci.
Pour sa part, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC, Madame Bintou Keita sur son compte X, écrit : « je suis extrêmement préoccupée par la création d’une nouvelle plateforme politico-militaire dénommée « Alliance Fleuve Congo » (AFC). J’appelle tous les acteurs politiques à opérer dans le cadre de la Constitution et à respecter les droits de l’homme et l’Etat de droit »
A elle d’ajouter: « J’exhorte l’AFC à renoncer à tout acte de violence susceptible de déstabiliser la RDC. J’appelle également le M23 à respecter les termes de la « Feuille de route de Luanda » et à désarmer sans condition ».
Suite à l’annonce de Corneille Nangaa de la création de l’Alliance Fleuve Congo, les autorités de la RDC ont rappelé le samedi 9 décembre 2023, leurs ambassadeurs au Kenya et auprès de la communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC)
L’ancien président de la CENI, Corneille Nanga a officiellement annoncé le samedi 15 décembre 2023 depuis Nairobi, au Kenya, le lancement d’une nouvelle coalition dénommée « Alliance Fleuve Congo ». Cette coalition politico-militaire, a-t-il dit, a pour objectif principal, la refondation de l’Etat.
Corneille Nanga a animé une conférence de presse au cours de laquelle, il a déclaré que les groupes armés affiliés à son mouvement sont disséminés dans l’ex-province Orientale et dans l’espace Katanga en passant par la province de l’Ituri et les deux Kivus. Parmi ces groupes armés, on retrouve le M23 (Mouvement du 23 mars) auteurs des atrocités dans le petit Nord-Kivu dont le président, Bertrand Maheshe Byamungu était présent aux côté de Nanga à Nairobi
Rédaction