Lors de la 9887e session du Conseil de sécurité des Nations Unies tenue le jeudi 27 mars 2025 à New York, la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC), Mme Bintou Keita, a exprimé de profondes inquiétudes concernant la dégradation continue de la situation sécuritaire dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
La région est confrontée à une intensification des activités des groupes armés, notamment l’Alliance des Fleuve Congo (AFC), le Mouvement du 23 mars (M23) et les Forces démocratiques alliées (ADF). Ces violences exacerbées plongent les populations civiles dans une détresse extrême, marquée par des agressions incessantes et des déplacements massifs.
Mme Keita a souligné la volatilité de la situation dans ces provinces où la MONUSCO déploie plus de 60 % de ses forces. Dans le Nord-Kivu, les ADF ont intensifié leurs attaques dans les territoires de Lubero, Beni et Butembo, profitant du redéploiement des troupes des Forces armées de la RDC (FARDC). Ces incursions ont causé la mort de centaines de civils. En Ituri, les affrontements entre les groupes armés Codeco et Zaïre se sont intensifiés, ciblant particulièrement les zones minières, agricoles et les sites de personnes déplacées dans les territoires de Djugu et Mahagi.
Face à cette crise, la MONUSCO a renforcé ses actions pour protéger les populations civiles. Elle a intensifié ses patrouilles, établi des bases opérationnelles mobiles à Lodha et Aar, et facilité, depuis janvier 2025, des consultations entre le gouvernement et les groupes armés en Ituri. Ces efforts ont permis la reddition de 2 216 membres du groupe Zaïre, ainsi que la remise de 103 armes et munitions, conduisant à une baisse des alertes sécuritaires.
Par ailleurs, la MONUSCO continue d’apporter un soutien vital aux populations civiles, en leur fournissant des abris temporaires, en facilitant des évacuations médicales et en répondant aux attaques dans les zones les plus touchées.
La cheffe de la MONUSCO a réaffirmé l’engagement indéfectible de la MONUSCO à collaborer avec les autorités locales et les communautés pour promouvoir la paix et réduire les violences. Elle a également lancé un appel à la communauté internationale afin de renforcer son soutien pour faire face à cette crise humanitaire et sécuritaire persistante.
Eugène Laro