Au moins 600 éléments du groupe d’autodéfense des communautés victimes de l’Ituri, Zaïre, ont adhéré mercredi 15 janvier 2025 au Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRC-S).
La cérémonie de remise volontaire des armes et munitions a été organisée à Mabanga, quartier général de cette milice, en chefferie de Mambisa dans le territoire de Djugu, à 45 km au nord de Bunia, capitale de l’Ituri.
«Le nombre de combattants que nous avons amené ici avec des indices militaires est de plus de 500, dont une vingtaine de femmes», a déclaré Jean Marie Ngadjole, porte-parole des autodéfenses.
Ces miliciens dirigés par Baraka, cité dans le récent rapport des experts des Nations Unies, ont remis à l’armée congolaise «85 armes AK-47, une mitrailleuse Kalachnikov/PKM, des lance-roquettes/RPG 7, une dizaine de bombes et quelques pistolets», a expliqué le porte-parole d’autodéfense.
Selon eux, ce geste témoigne de la volonté de leurs leaders, dont Baraka, de contribuer à la paix en Ituri.
«Nous avons répondu à l’appel du gouvernement congolais et de la MONUSCO pour faire la paix. Le gouvernement nous a promis de prendre les choses en main et surtout de protéger la population. C’est pourquoi nous avons décidé de remettre les armes qui nous servaient à défendre nos communautés face à la menace de la milice CODECO. Nous espérons que le gouvernement va réellement déployer des militaires pour protéger nos populations et nous permettre de dégarnir complètement nos positions», a affirmé Jean-Marie Ngadjole.
De son côté, le commandant de la 32e région militaire, le général Urbain Ntambuka Bame, qui a présidé cette cérémonie, a salué l’engagement des leaders de cette milice pour adhérer au processus de paix. Il a appelé d’autres groupes armés à emboîter le pas.
Une prise en charge assurée par le gouvernement et ses partenaires
Plus de 200 kits civils ont été offerts par la Section DDRS de la MONUSCO dans le cadre de son appui au Programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion Communautaire et Stabilisation (P-DDRC-S). Ils comprennent des habits, sous-vêtements, chaussures, blouses pour femmes, etc.
Des mécanismes pour leur réintégration au sein de leurs communautés respectives sont déjà mis en place.
«Il y a le Fonds de Cohérence pour la Stabilisation dont le Comité Technique provincial de l’Ituri a été mis en place en décembre dernier, ainsi que les projets de Réduction de Violence Communautaire que nous pouvons développer, par le truchement des partenaires de mise en œuvre, pour soutenir le P-DDRC-S afin de faciliter la réintégration communautaire de ces ex-combattants et de mettre en place le mécanisme de résilience communautaire. Concrètement, nous sommes en train d’abord de recueillir les attentes des combattants, des jeunes à risque, des femmes ainsi que des autres couches de la communauté ; ensuite, ces attentes seront discutées avec les autres partenaires de stabilisation qui viennent en appui au P-DDRC-S pour, enfin, développer des projets multiformes (AGR, THIMO, dialogues, etc.) dont les objectifs majeurs sont la stabilisation de cette partie du territoire de Djugu longtemps meurtrie par la violence armée et le développement de la résilience communautaire», a expliqué François M. de la MONUSCO/DDR-S Bunia.
La reddition de ce jour se voulait donc, en quelque sorte, comme un gage de bonne volonté de ces groupes d’autodéfense, qui entendent s’inscrire dans cette dynamique de paix. Moyennant toutefois plusieurs conditions, notamment : la reprise par les FARDC des entités sous occupation des autres groupes armés, la protection des déplacés de guerre dans les sites, et l’implantation de positions militaires entre communautés en conflit.
Rédaction