Face à la persistance des violences dans le territoire de Djugu, en province de l’Ituri, le député national Maître Paul Babangu appelle les acteurs locaux à « rompre avec la complicité silencieuse » et à s’engager, chacun à son niveau, pour une paix durable fondée sur la justice et la transparence.
Dans une déclaration rendue publique ce 1er novembre 2025, l’élu souligne que la paix à Djugu ne se construira pas par les armes, mais par une responsabilité morale, politique et sociale partagée entre autorités, chefs coutumiers, jeunes, acteurs religieux, ONG et opérateurs économiques.
Chefs coutumiers : restaurer la confiance
Maître Babangu exhorte les chefs coutumiers, garants des traditions et de l’autorité morale, à redevenir des médiateurs impartiaux dans les litiges fonciers, souvent à l’origine des tensions. Il les invite à rejeter toute instrumentalisation politique ou ethnique et à collaborer avec l’État pour rétablir l’autorité légitime et renforcer la cohésion sociale.
Jeunesse : de la colère à l’action
Considérée comme la couche la plus vulnérable à la manipulation, la jeunesse est appelée à s’engager pour la paix, l’entrepreneuriat et l’éducation, plutôt que pour les armes. Les leaders des associations de jeunes sont invités à initier des campagnes de sensibilisation et à promouvoir des projets intercommunautaires afin de « briser les stéréotypes et reconstruire l’unité ».
ONG : agir avec neutralité et transparence
Les organisations non gouvernementales doivent, selon le député, privilégier les besoins réels des populations en toute neutralité, loin des affinités communautaires. Elles sont encouragées à documenter les causes profondes du conflit et à plaider pour la fin de l’impunité, y compris lorsqu’elle touche les élites locales.
Confessions religieuses : vecteurs de réconciliation
Maître Babangu appelle les confessions religieuses à mettre leur influence morale au service de la paix, en prônant la tolérance, le pardon et le rejet de la haine ethnique. « Les églises et mosquées doivent redevenir des espaces de guérison et non de division », insiste-t-il.
Acteurs politiques : bannir la manipulation identitaire
S’adressant à ses pairs, l’élu de l’Ituri exhorte les responsables politiques à rompre avec la politisation de l’ethnicité et le tribalisme électoral. Il plaide pour des réformes foncières et administratives claires, et les invite à orienter leurs discours vers le développement et l’unité nationale.
Commerçants : refuser le commerce de guerre
Les opérateurs économiques, souvent pris entre menaces et opportunités illicites, sont appelés à ne pas financer indirectement les groupes armés via l’achat de produits issus de l’exploitation illégale. Le député les encourage à investir dans des projets locaux légitimes, générateurs d’emplois pour les jeunes et favorables à la stabilité économique.
Autorités locales : gouverner avec équité
Maître Babangu insiste sur la responsabilité des autorités locales et provinciales dans le rétablissement de l’État de droit. Il leur demande de garantir la protection des civils, d’appliquer les lois sans favoritisme, de gérer les ressources publiques avec transparence et de rendre compte régulièrement à la population.
« La non-complicité est un devoir moral et politique »
En conclusion, le député rappelle que la non-complicité dans les crises de Djugu repose sur trois piliers : l’intégrité, la transparence et la justice. « Toute forme de corruption, de favoritisme ou de manipulation identitaire rend ses auteurs moralement et juridiquement responsables des souffrances du peuple », avertit-il.
« Travaillons ensemble pour que Djugu cesse d’être une plaie ouverte et devienne un symbole de résilience, de justice et de paix », conclut Maître Paul Babangu.
Heri Budjo Joël
