Une synergie de structures citoyennes et d’organisations non gouvernementales se dresse contre l’implication de la République Démocratique du Congo dans le projet East African Crude Oil Pipeline (EACOP). Ce projet, réunissant la RDC, l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie, vise à construire un pipeline pour transporter le pétrole des lacs Albert, Édouard et Tanganyika vers la Tanzanie.
Réunies sous la dénomination «Notre Terre Sans Pétrole», ces organisations soulignent que la loi sur l’exploitation des hydrocarbures, promulguée par le président de la République et ratifiée par un accord bilatéral, constitue une menace directe non seulement pour le climat et l’environnement, mais aussi pour les communautés locales, notamment celles vivant au bord des lacs Albert et Édouard, ainsi que dans le Parc de Virunga en RDC et le parc Queen Elizabeth en Ouganda.
«Notre Terre sans Pétrole» condamne fermement la décision du gouvernement. Ils estiment que le gisement de pétrole transfrontalier entre la RDC et l’Ouganda représente une menace grave pour l’écosystème et les parcs, en plus des conflits que ce pétrole pourrait engendrer entre les deux pays, rappelle Dieudonné, cadre de la concertation de la société civile sur les ressources naturelles.
«Le fait que le gisement soit situé entre les deux pays donne à l’Ouganda l’habitude de déplacer la borne de la RDC pour s’accaparer davantage de territoire», a-t-il déclaré.
Cette structure, qui rejette le projet EACOP, soulève plusieurs méfaits pour la nature, avec des pertes énormes de biens dans le cadre de l’exploitation partagée des ressources naturelles au profit des pays voisins.
«Avec l’exploitation, nous allons perdre nos poissons et nos pâturages», a déclaré Dieudonné Kasonia, en soulignant les graves conséquences climatiques non seulement pour la RDC, mais aussi pour d’autres pays dépendants.
Signalons qu’un mémorandum a été déposé ce mercredi 22 janvier 2025 par ces organisations locales, nationales et internationales auprès du gouverneur de la province.
Heri Budjo Joël