Depuis des années, l’intensification de l’exploitation de l’or par des ressortissants Chinois dans plusieurs entités de la province de l’Ituri suscite de vif mécontentement des forces vives et de la classe politique.
En effet, les griefs des forces vives et des députés contre les dégâts provoqués par «l’exploitation illégale et anarchique» par ces chinois sont multiple. Ils concernent notamment la destruction de l’environnement et des écosystèmes, la déforestation, la pollution des rivières, perte de terre pour les communautés locales,…
De grande quantité d’or quittent les différents sites miniers, dommage cette exploitation aurifère se fait sans le respect de cahiers des charges de la population locale conformément au droit minier congolais. Aucun projet de développement en faveur de communautés locales et aucun financement pour le reboisement, des communautés locales demeurent pauvres en dépit des réserves minières d’or dans leurs milieux, déplore le député provincial Antoine Mopepe.
Cet élu du territoire d’Aru s’interroge sur la canalisation de fonds que ces chinois donnent avant d’accéder dans les zones d’exploitation.
«Que fait l’argent ? Est-ce qu’ils donnent réellement ? Est-ce qu’ils pensent au reboisement après la destruction de forêts ? Le principe pollueur-payeur est-il respecté ?», s’est-il interrogé.
Il demande au gouvernement congolais de trouver des solutions idoines pour réglementer ce secteur aurifère avec l’objectif de protéger la richesse congolaise qui doit être bénéfique aux congolais.
Mainte fois les autorités provinciales et nationales ont été saisies par les différentes couches sociales et les députés sur le caractère illégal, voir criminel d’exploitation des minerais par des étrangers entre autre des Chinois, mais la réaction a été toujours inefficace.
Le gouverneur militaire de l’Ituri, Lieutenant général Luboya N’kashama Johnny avait mis en place une commission pour faire l’interface entre les entreprises chinoises et son administration mais il avait été contredit par le ministère de mines à Kinshasa.
L’ancien vice-Premier ministre, ministre de la défense nationale, Jean-Pierre Bemba avait, lors de son séjour à Bunia, donné l’ordre au gouverneur militaire de rapatrier tous les ressortissants chinois installés illégalement dans les zones minières. La mise en application de cet ordre nécessite l’implication du ministère de mines, avait déclaré le gouverneur militaire.
Jérémie Kaseke