Dans le territoire de Djugu, 85 armes détenues par le mouvement d’autodéfense des communautés victimes ont été restituées au gouvernement congolais. Avec d’autres effets militaires, ces matériels ont été remis à Mabanga dans la chefferie de Mambisa, au cours d’une cérémonie officielle organisée ce mercredi 15 janvier 2025 par le P-DDRC-S, en collaboration avec la Monusco.
«Ce qui nous a motivés à remettre les armes aujourd’hui, c’est qu’après plusieurs pourparlers, le gouvernement nous a garanti qu’il a pris en main la sécurité de la population et de leurs biens, ainsi que notre sécurité. Les armes que nous avons prises à cause de l’insécurité dans le milieu n’ont rien à faire chez nous si l’État prend déjà sa responsabilité», a expliqué Jean-Marie Ngadjole, porte-parole des auto-défenses.
Plus de 600 éléments se sont présentés au lieu du désarmement : des hommes et des femmes, jeunes et vieux, ont inondé le terrain de football de Mabanga, aménagé pour cette cause. L’activité s’est déroulée en présence du commandant de la 32ème région militaire, du coordonnateur provincial du P-DDRC-S, ainsi que de la Monusco et d’autres partenaires du gouvernement congolais.
«L’objectif de l’autodéfense était de défendre la population contre les exactions, comme celles de CODECO. Une fois l’État intervenu, nous avons cessé de défendre», a précisé Jean-Marie Ngadjole. Il a rejeté toutes «collaborations imputées» avec des forces extérieures, affirmant que les auto-défenses ont servi les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) comme éclaireurs lors des opérations militaires.
D’après lui, le mouvement d’autodéfense a été doté de matériel de guerre par les FARDC dans le cadre de leur mission d’éclaireurs, et ces armes, après avoir été utilisées pour défendre leurs communautés, sont maintenant restituées.
«Les éclaireurs ont été dotés par les FARDC. Parmi les armes à retourner, certaines étaient remises aux éclaireurs et d’autres ont été récupérées sur le front après avoir combattu les ennemis», a-t-il déclaré.
Ce processus implique un effort collégial avec la participation du gouvernement congolais, du responsable du P-DDRC-S, de la Monusco et d’autres partenaires. Parmi les éléments désarmés, certains seront intégrés dans la réserve armée, tandis que d’autres seront réinsérés dans la communauté.
Signalons que le mouvement d’auto-defense des communautés victimes est le dernier à avoir pris les armes dans le territoire de Djugu, mais le premier groupe à déposer les armes dans le cadre du désarmement amorcé par le gouvernement congolais.
Heri Budjo Joël