En territoire de Djugu, des milliers de déplacés dorment à la belle étoile depuis une semaine à Djaiba et Bule, dans la province de l’Ituri, au nord-est de la République Démocratique du Congo.
Des femmes, des hommes, des jeunes, des enfants, des vieillards, accompagnés de leurs chefs de village et leurs bêtes, transportant des nattes, des couvertures, et quelques matelas, quittent leurs localités et leurs abris de fortune pour trouver un endroit qu’ils estiment sûr pour leur sécurité, au centre de Bule et Djaiba, afin de dormir et se mettre à l’abri des attaques des miliciens.
« Nous dormons dehors avec nos enfants à Bule, au marché, devant des boutiques. D’autres familles n’ont même pas de couverture, c’est la souffrance », témoigne Henriette Ndjangusi, une déplacée du site de Plaine Savo.
Les déplacés, rejoints par les habitants des localités environnantes, ont décidé de passer leurs nuits dehors, loin de leurs sites et de leurs maisons suite à la menace incessante d’attaques des miliciens CODECO. Chaque matin, ils regagnent leurs domiciles pour chercher de la nourriture.
« Vers 17 heures, nous quittons tous nos maisons et nos sites pour nous regrouper sur le terrain ou au marché où nous dormons avec nos enfants, craignant pour notre sécurité. Très tôt le matin, nous rentrons au site pour chercher de la nourriture », a indiqué Antoinette Dhedjo, présidente du site des déplacés de Djaiba.
A Bule et Djaiba, les « femmes enceintes, les bébés, et les vieillards sont exposés aux intempéries, au froid. C’est un calvaire pour ma population avec la période pluvieuse qui s’annonce », s’est indigné le chef du groupement de Djaiba.
Selon le docteur Aimé Lojunga, responsable du centre de santé de référence de Bule, cette condition expose cette population vulnérable à diverses maladies telles que les infections respiratoires, le paludisme et la diarrhée, dont le nombre s’accroît chaque jour. Il ajoute que les cas de malnutrition, de diarrhées ainsi que de paludisme sont également élevés.
Face à l’éternel déplacement, au désespoir et à l’incertitude, ces déplacés, non assistés depuis trois à quatre mois, ne savent plus à quel saint se vouer.
Pour eux, la seule solution est de renforcer la sécurité autour de leur camp pour qu’ils regagnent leurs abris de fortune en attendant la restauration de la paix dans leurs milieux d’origine qu’ils souhaitent retrouver après plus de huit ans de déplacement.
Rédaction