Au moins quatre-vingt(80) femmes déplacées des sites de Djangi/Drodro et Rhoo, en territoire de Djugu en Ituri, ont été formées en techniques de fabrication de savons.
Cette formation de trois jours initiées par l’Association pour la promotion des droits des femmes et enfants vulnérables(APRODFEV) avec l’appui du bureau genre de la MONUSCO en province de l’Ituri s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre et surtout, renforcer l’autonomisation des femmes.
«Ces femmes déplacées sont vulnérables, elles n’ont rien, elles sont en chaumage, elles n’ont pas accès à leurs champs, qui est leur activité principale. Ainsi nous avons voulu les initier à la fabrication du savon de lessive, pour les rendre autonomes et réduire leur dépendance aux assistances qu’elles reçoivent des ONG pour la survie de leur famille au site, en attendant qu’elles regagnent leurs villages de provenance», a dit madame Chantale Gbosi, coordonnatrice de l’APRODFEV.
Revenant sur la pertinence du choix du savon, Mme Chantale a indiqué que «le savon est utilisé quotidiennement par les familles, un produit de première nécessité qui pourra générer des revenus à ces femmes.
«Premièrement, pour le besoin familial, ces femmes ne pourront plus gaspiller leur argent pour acheter de savon. Deuxièmement, ce savon constituera une source de revenu pour elles. Vous savez, localement, une barre de savon revient à plus de 3000 Franc congolais et si elles produisent 30 à 50 barres le jour, selon leur capacité, elles peuvent beaucoup gagner. Surtout que le savon est utilisé régulièrement par les ménages», a expliqué Mme Chantale.
Trois jours de formation pratique étaient suffisants pour les apprenants à assimiler la matière, car déjà à la «deuxième journée ils ont produits une grande quantité du savon».
«Cette initiative est géniale à notre faveur, c’est pour nous sauver de chaumage. Grâce à cette formation, nous sommes en mesure de produire de savon pour la vente et pour notre propre utilité. Ainsi nous allons dupliquer cette formation à d’autres mamans qui n’ont pas eu la chance de participer avec nous», ont déclaré quelques femmes bénéficiaires.
Accompagnement pour pérenniser cette formation
Selon la coordonnatrice de l’Association pour la promotion des droits des femmes et des enfants vulnérables, un comité de gestion a été mise en place pour encadrer ces femmes dans le but de pérenniser et étendre cette initiative.
Le comité de gestion a reçu un lot important de matériels et des matières premières pouvant aider ces femmes fabriquer un grand nombre de savons.
Il faut noter que, la province de l’Ituri compte plus de 1 300 000 déplacées dont en majorité des femmes et jeunes filles qui ont besoin des activités génératrices de revenus pour renforcer leur autonomisation financière.
Rédaction