Au moins 51 personnes ont été massacrées dans la nuit de lundi à mardi 11 février 2025 par des hommes armés dans trois localités du territoire de Djugu en Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo.
Selon la société civile de Djugu, des combattants de la milice Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) ont simultanément attaqué trois localités du groupement Djaiba dans la chefferie de Bahema Badjere.
« Les assaillants de la CODECO ont attaqué vers 22 heures les localités de Lindu, Lodja et Laudjo, où les déplacés sont hébergés dans des familles d’accueil. Les miliciens étaient nombreux et ont opéré jusqu’à 2 heures du matin », rapporte Jules Tsuba, responsable de la société civile du territoire de Djugu.
M. Tsuba présente un bilan provisoire de « 51 morts et 34 cases incendiées ». Il affirme que les assaillants ont tiré sur des civils, certains ont été découpés à la machette et brûlés dans leurs cases.
Ce bilan est confirmé par des sources sécuritaires et humanitaires, qui parlent de « 46 corps, dont 22 adultes et 24 enfants retrouvés dans la localité de Lindu, et 5 autres corps dans la localité de Lodja », précisant que la fouille se poursuit.
Les victimes sont composées notamment des déplacés qui vivaient dans des familles d’accueil, précise la société civile, qui ajoute que le site de déplacés de Djaiba, hébergeant plusieurs milliers de personnes, était la principale cible de ces hommes armés.
« Ces miliciens de la CODECO ont contourné le site de déplacés de Djaiba pour attaquer les trois localités. Et comme ils sont habitués à la guérilla, l’intervention des FARDC et de la MONUSCO ne les a pas empêchés de commettre ce massacre que nous regrettons », indique Jules Tsuba.
Des dizaines de blessés de cette attaque ont été transférés à l’hôpital de Fataki, tandis que d’autres, avec des blessures graves, ont été évacués à Bunia par la MONUSCO pour des soins appropriés.
Cette attaque survient 24 heures après celle de la nuit de dimanche à lundi, qui a fait entre un et deux morts, et dont « le bilan aurait pu être plus lourd, n’eût été l’intervention des casques bleus (népalais) de la MONUSCO ».
La milice CODECO, classée par l’ONU parmi les groupes terroristes, est signataire de plusieurs accords de paix qu’elle n’a jamais respectés scrupuleusement.
Rédaction