Le village de Mukatu, situé dans le groupement Boloma, chefferie des Walendu-Bindi, territoire d’Irumu, a été attaqué par des hommes armés identifiés aux rebelles ADF dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 novembre 2024. Parmi les victimes figure le chef du village, tué par ces assaillants.
Réagissant à cette incursion, le député national Pitchout Iribi Mbodina, élu du territoire d’Irumu, a exprimé ses condoléances à la population et a demandé au gouvernement de mettre fin aux attaques des ADF dans la région.
«C’est avec beaucoup de consternation que nous avons appris l’incursion des ADF à Mukatu. Le bilan fait état de cinq morts, dont le chef de localité. C’est la énième attaque. Mais, curieusement, l’État a abandonné cette contrée à la FRPI, démunie de tout moyen et de toute logistique pour protéger la région, alors que la FRPI est en processus de démobilisation depuis la signature de l’accord bipartite avec le gouvernement national. Nous condamnons avec la plus grande énergie cette attaque», a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à la presse le mardi 5 novembre.
Face à cette situation, ce représentant de l’Ituri à la chambre basse du parlement a demandé au ministre de la Défense d’accélérer le processus d’opérationnalisation de la réserve armée de la défense (RAD).
«Nous formulons les recommandations suivantes : tout d’abord, l’accélération de l’opérationnalisation de la loi sur la réserve armée de la défense pour permettre l’intégration officielle de la FRPI dans la RAD, afin de défendre légalement le pays. La FRPI a toujours contenu les ADF depuis longtemps, mais aujourd’hui, démunie de tout moyen, les ADF peuvent agir impunément. Nous demandons également la démobilisation pure et simple de la FRPI dans le cadre du processus de démobilisation et de désarmement», a poursuivi le député national Pitchout Iribi Mbodina.
Le 28 février 2020, la FRPI a signé un accord de paix avec le gouvernement congolais.
Depuis novembre 2021, la force mutualisée FARDC-UPDF (armées congolaise et ougandaise) traque les rebelles ADF dans les territoires d’Irumu (Ituri) et de Beni (Nord-Kivu). Cependant, plus de trois ans après, ces rebelles restent actifs et ont migré vers le territoire de Mambasa, où ils commettent des exactions contre les populations civiles.
Rédaction