«Ce conseil qui observe, ce conseil qui condamne, mais ce conseil qui n’agit pas». C’est en ces termes que la Ministre d’État et ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, Madame Thérèse Kayikwamba Wagner, a exprimé son exaspération face à l’inaction des pays membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU concernant l’agression rwandaise, lors d’une session urgente organisée le mercredi 19 février 2025 à New York.
«Le Rwanda prépare un carnage à ciel ouvert avec une brutalité qui rappelle les heures les plus sombres de notre histoire. En seulement 48 heures, plus de 4000 morts à Goma. Des enfants témoins d’exécutions sommaires, tués sans distinction ou exécutés avec une précision glaçante. Plus de 4500 blessés ont afflué vers des hôpitaux débordés», a-t-elle déclaré.
La cheffe de la diplomatie congolaise a également rapporté la découverte de 500 corps calcinés dans la prison centrale de Munzenze à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
«Voilà ce qui se passe quand un groupe terroriste prend le contrôle d’une ville et impose son administration criminelle sous le regard de ce conseil. Ce conseil qui observe, ce conseil qui condamne, mais ce conseil qui n’agit pas», a-t-elle dénoncé.
Madame Thérèse Kayikwamba Wagner a dressé un tableau sombre de la situation sécuritaire à Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, sous l’occupation de l’armée rwandaise et du groupe M23. Les populations locales souffrent de famine et sont privées de soins médicaux en raison de la destruction des hôpitaux.
«Le temps des compromis interminables est révolu. Il est temps d’agir. La République Démocratique du Congo exige un vote public dans les plus brefs délais sur une résolution qui dénonce clairement l’occupation du Rwanda et exige le retrait de ses troupes, une résolution qui défend la Charte des Nations Unies», a-t-elle martelé.
Lors de la même session, la cheffe de la Monusco, Madame Bintou Keita, a signalé que malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, le M23, soutenu par l’armée rwandaise, continue sa progression vers plusieurs localités du Sud-Kivu.
«Depuis la prise de Goma, le M23 impose de sévères restrictions sur la liberté de mouvement de la Monusco, empêchant les efforts visant à évaluer les dégâts à l’aéroport de Goma et à aider à l’élimination en toute sécurité des munitions non explosées dans la ville» a-t-elle souligné.
Bintou Keita a également ajouté que le M23 empêche la Monusco de réapprovisionner en eau et en produits de première nécessité les troupes de la mission de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe en République Démocratique du Congo. Le groupe contrôle toutes les routes entrant ou sortant des zones sous sa domination, posant ainsi de sérieux défis au personnel civil et militaire de la Monusco.
Rédaction