La suspension de la coopération militaire est l’une des mesures prises par la Commission de l’Union européenne (UE) contre le gouvernement rwandais, marquant un nouveau revers diplomatique pour le régime de Kigali en raison de la violation de la souveraineté de la République Démocratique du Congo.
«Les consultations de défense entre l’UE et le Rwanda ont été suspendues. Une décision politique a été prise pour mettre en œuvre des sanctions, en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain. Nous avons exhorté le Rwanda à retirer ses troupes», a annoncé la vice-présidente de la Commission européenne, Madame Kaja Kallas, à l’issue de la réunion du Conseil de l’UE, le lundi 24 février 2025.
Madame Kaja Kallas a souligné que l’intégrité territoriale est non négociable, aussi bien en RDC qu’en Ukraine, conformément à la Charte des Nations Unies qui s’applique partout.
Elle a indiqué que l’UE continue de soutenir le processus de paix de Luanda et de Nairobi avec l’objectif clair d’obtenir des résultats par la diplomatie, ajoutant que le protocole d’accord sur les matières premières stratégiques est en cours de réexamen.
En décembre 2023, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, était à Kigali pour marquer les progrès du partenariat entre l’UE et le Rwanda : dans le cadre du programme européen pour les infrastructures dans les pays tiers (Global Gateway), on annonçait alors 900 millions d’euros d’investissements européens au Rwanda. Deux mois plus tard, à Bruxelles, la Commission signait avec le gouvernement rwandais un partenariat stratégique pour les chaînes d’approvisionnement de matières premières critiques.
Sur le plan militaire, le gouvernement rwandais reçoit de l’UE 20 millions d’euros dans le cadre de la facilité européenne pour la paix (FEP), afin de soutenir le déploiement des forces rwandaises dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique, un pays en pleine crise post-électorale depuis la victoire contestée de Daniel Chapo à la présidentielle du 9 octobre.
Rédaction