La République Démocratique du Congo subit un coup dur à l’échelle mondiale. Outre les menaces sécuritaires, son économie vient d’être frappée par une sanction internationale qui pèse sur les opérateurs économiques œuvrant dans le pays de Tshisekedi.
Des organismes de certification Fairtrade et BIO ont officiellement annoncé le retrait de leurs labels de conformité du pays en raison de problèmes de sécurité empêchant les inspections sur le terrain, ce qui pourrait entraîner des conséquences économiques et sociales majeures à partir de janvier 2025.
Cette exclusion des produits congolais des certifications «Fairtrade» et «BIO», menaçant directement l’économie nationale, doit interpeller le gouvernement congolais à stimuler la population à consommer les productions locales, indique Jean-Baptiste Thovoya, opérateur économique Iturien.
«nous sommes surpris d’apprendre cette décision sans pour autant savoir les motivations ayant conduit à la décision. A cet effet, le secteur café cacao souffre d’une injustice considérable de la part des décideurs des prix. Comment peut on imaginer qu’une tasse de café en Europe le prix varie entre 3-5$ et pourtant le kg à l’exportation se négocie difficilement à 5$ ici au Congo et pourtant ils nous apprennent le commerce équitable, est-ce c’est cela l’équité? Nous devons commencer à réfléchir sur le fait que même les exportations du café ne profitent pas suffisamment au pays. Le café que nous consommons dans nos hôtels, c’est du Nescafé, du café instantané, souvent des déchets de café que l’on nous envoie. C’est une occasion d’interpeller nos décideurs à stimuler les congolais à consommer leurs produits», déclare cet opérateur économique.
Selon le coordinateur de la coopérative «KAWA MABER» (Bon café en français), la dépendance de la RDC aux produits importés fragilise le pays face à ce type de décisions. L’interdiction d’entrée des produits étrangers pourrait influencer l’indépendance et favoriser l’accroissement de l’économie locale et de la production agricole.
Face à cette décision, il exhorte le gouvernement à lancer la voie diplomatique pour chercher non seulement à comprendre le pourquoi et prendre des mesures palliatives pour sauver les répercussions fâcheuses de part et d’autres voir stimuler les transformations de ces 2 produits pour des valeurs ajoutées puis limiter les importations des cafés instantanés qui inondent malheureusement le café congolais au détriment de sa production, mais aussi Sensibiliser également à aimer et consommer local pour réduire les importations de ces différents produits précités.
«Aujourd’hui, si nous décidons que le café importé n’entre plus, nous consommerons notre café, même si cela prend cinq ou dix ans. Nous sommes tellement dépendants que face à une simple mesure, nous commençons à pleurnicher»,a-t-il déploré.
Jean-Baptiste Thovoya appelle le gouvernement congolais à amorcer des discussions diplomatiques et à mettre en place un système de certification congolais pour que les produits aient de la valeur à l’international.
«Nous sommes aussi des consommateurs de café. Que l’État congolais nous aide à donner de la valeur ajoutée pour qu’à 80 % nous consommions notre propre produit», affirme-t-il.
Il invite le gouvernement à encourager les initiatives locales pour mettre fin à l’importation de café étranger et mettre en place des mesures d’atténuation pour que la population consomme sa propre production.
A partir de janvier 2025, les produits congolais, notamment le cacao et le café, ne pourront plus être commercialisés comme biologiques ou équitables sur le marché européen. Cela marque un recul significatif pour ces secteurs qui avaient réussi, grâce à des efforts conjoints avec des partenaires internationaux (UE, USAID, FIDA, Banque Mondiale), à se repositionner sur l’échiquier du commerce international après des années de difficultés.
Heri Budjo Joël