À l’occasion de son 35ᵉ anniversaire, l’Église du Christ au Congo (ECC), 80ᵉ Communauté AIC du Diocèse de Monts-Bleus, a lancé un cri d’alarme face aux conséquences dramatiques de l’insécurité persistante en Ituri.
Dans une déclaration solennelle lue à la paroisse cathédrale Salema, Mgr Wilfried Banga a relayé le message de l’évêque diocésain, Mgr Okuozi Amandru Ezrom, dressant un bilan accablant : plusieurs paroisses et sous-paroisses ont été rayées de la carte, des fidèles ont perdu la vie, et des centaines de serviteurs de Dieu ont dû fuir, certains se retrouvant dans des camps de déplacés internes.
« Certains de nos pasteurs ont trouvé refuge en Ouganda, d’autres survivent dans la misère absolue dans les camps de déplacés. Nos pensées vont vers eux », a déclaré Mgr Banga avec émotion.
L’Église déplore également la destruction de nombreuses infrastructures communautaires essentielles, notamment des écoles, centres de santé et chapelles, construits pour le bien de toute la population.
« Ces structures ne sont pas que religieuses. Elles servent à toute la communauté. Leur destruction est une tragédie pour l’ensemble de la population », a souligné l’administrateur diocésain.
Plus d’une dizaine de paroisses et sous-paroisses sont aujourd’hui fermées ou déplacées. Plusieurs serviteurs de Dieu ont été tués, d’autres ont trouvé refuge à l’étranger, et des centaines de fidèles vivent dans des conditions précaires dans des camps de déplacés. De nombreuses écoles et centres de santé sont abandonnés ou détruits depuis le début de ces violences.
Malgré tout, l’Église continue à jouer un rôle central dans l’encadrement spirituel et social des populations. Ce 35ᵉ anniversaire prend ainsi une dimension particulière : il devient un moment de commémoration, mais surtout un appel vibrant à la paix, à la solidarité nationale et à la survie collective.
Heri Budjo Joël