Des habitants, des représentants des forces vives, les politiciens ont été mobilisés pour un accueil chaleureux à la Première ministre Judith Suminwa, samedi 23 novembre 2024 à Bunia chef-lieu de la province de l’Ituri, au nord-est de la République démocratique du Congo.
A l’aéroport Murongo de Bunia, jeunes, hommes et femmes, calicots à la main, avec des messages divergents présentés à Judith Suminwa.
Pour certains, l’Etat de siège n’a plus sa raison d’exister vu son inefficacité à imposer la paix sur l’ensemble de l’Ituri, particulièrement dans le territoire de Djugu où les « terroristes » CODECO poursuivent les atrocités contre les civils dans certains villages de ce coin de la province.
« Nous voulons la levée immédiate de l’Etat de siège, nous sommes fatigués de l’Etat de siège. Nos députés provinciaux n’ont plus de mot à dire, pourtant nous les avons élus pour nous défendre, nous même, population, n’avons plus la parole, nous ne voulons plus de l’Etat de siège en Ituri« , ont déclaré quelques habitants.
De l’autre côté, on pouvait écouter un autre groupe d’habitants avec de calicot à la main, scandant la chanson pour la «gloire» du gouverneur militaire de l’Ituri, le Lieutenant-général Johnny Luboya N’kashama: «Qui es-tu pour dire non à Luboya, Luboya pour longtemps en Ituri. Il nous a amené l’asphalte, aujourd’hui plusieurs rues de Bunia sont modernisées».
«Non à la levée de l’Etat de siège, oui au maintien de l’Etat de siège», peut-on lire sur leur calicot.
Reste à savoir si les deux groupes exprimaient librement leur point de vue ou s’ils étaient tous manipulés.
Entretien de la Première ministre avec les différentes couches sociales de l’Ituri
La Première ministre Judith Suminwa s’est entretenue avec différentes couches sociales ainsi que des politiciens de l’Ituri pour évaluer cette administration spéciale.
Des membres des forces vives, les députés provinciaux ont été unanimes, ils ont recommandé à la cheffe du gouvernement «la levée immédiate de l’Etat de siège» qui n’a pas pu mettre fin, selon eux, à l’insécurité qui persiste depuis environ 7 ans dans cette partie du pays. Et surtout que, ont-ils ajouté, le nombre de morts et de milices ainsi que le degré de violences ont augmenté pendant l’Etat de siège, qu’avant cette mesure spéciale.
Les Chefs coutumiers de leur côté ont estimé que, n’eût été l’administration militaire, la province de l’Ituri allait sombrer dans une situation incontrôlable. Ils ont plaidé pour le maintien de l’Etat de siège.
Le caucus des chefs coutumiers a, par ailleurs, plaidé pour l’accélération du processus de désarmement des groupes armés et le renforcement d’effectif des militaires pour une paix durable en Ituri.
Judith transmettra le rapport au Chef de l’Etat
Au terme de sa visite ce dimanche 24 novembre au chef-lieu de la province de l’Ituri, la Première ministre a fait le résumé de sa consultation sans donner les détails.
«C’était important de pouvoir faire cette consultation, surtout écouter les gens. Nous rentrons sur Kinshasa, nous allons faire le débriefing entre nous les membres de la mission et nous allons pouvoir faire les recommandations au Chef de l’Etat. Et c’est, quand le Chef de l’Etat prendra la décision que vous saurez la quintessence de tout ce qui a pu ressortir de cette consultation», a dit Judith Suminwa, cheffe du gouvernement congolais.
Rédaction