Privés d’assistance depuis des mois, des milliers de déplacés internes vivent dans des conditions inhumaines sur le site de Rho, dans le territoire de Djugu. La communauté humanitaire reste en alerte face à l’aggravation de la situation.
Selon Asimwe Héritier, secrétaire du site, près de 10 000 ménages sont sans abri depuis plus de six ans. La dernière aide humanitaire significative remonte à octobre 2024.
Malgré l’insécurité persistante liée aux conflits armés, les déplacés sont contraints d’effectuer des travaux journaliers à haut risque pour survivre.
«Les familles dorment à la belle étoile ou dans des abris de fortune, sans accès régulier à la nourriture, à l’eau potable ou aux soins de santé de base» alerte le responsable du site.
La situation s’est encore détériorée ces derniers mois avec l’arrivée de plus de 1 700 nouveaux déplacés fuyant les violences dans les zones riveraines du lac Albert, entre mars et mai 2025. Aujourd’hui, environ 44 000 personnes vivent sur le site de Rho dans des conditions de promiscuité alarmante, sans ressources suffisantes.
Alors que les humanitaires peinent à mobiliser des fonds, le site de Rho ne bénéficie actuellement que d’un appui sécuritaire assuré par la MONUSCO, la Mission de l’ONU en RDC, chargée de la protection des civils dans les zones à haut risque.
Le secrétaire du site lance un appel pressant aux autorités congolaises, aux partenaires internationaux et aux organisations humanitaires :
«Cette crise humanitaire prolongée mérite une réponse urgente et structurée. Il en va de la dignité et de la survie de milliers de vies humaines».Heri Budjo Joël