Le tribunal militaire de garnison de l’Ituri, siégeant à Bunia, en partenariat avec la MONUSCO, a organisé des audiences foraines à Mahagi, du jeudi 30 janvier au jeudi 06 février 2025. Mahagi est un territoire situé à environ 180 km au nord de la ville de Bunia, chef-lieu de l’Ituri.
Parmi près de cent dossiers traités, incluant des détenus femmes, enfants et militaires, il ressort une statistique de 22 évadés, une trentaine de personnes acquittées et une cinquantaine de condamnées. La peine la plus lourde était la perpétuité, infligée à trois militaires pour meurtre et participation à un mouvement insurrectionnel. D’autres condamnations étaient respectivement de vingt ans et dix ans. La peine la plus légère concernait une femme condamnée à 12 mois. Certaines condamnations portaient sur des crimes tels que le viol et l’enlèvement d’enfants. On note également des détenus décédés.
Selon les organisateurs, l’objectif était de statuer sur tous les cas pénaux depuis l’avènement de l’état de siège et de mettre fin à la détention illégale et irrégulière. Depuis 2020, de nombreuses personnes ont été arrêtées et placées sous mandat d’arrêt sans que leur dossier ne soit fixé au tribunal.
Contacté à ce sujet, Me Jacques Bedijo, chef de section de la Ligue pour la Paix et les Droits de l’Homme (LIPADHO) en territoire de Mahagi, s’est réjoui de l’organisation de ces audiences, car cette approche peut résoudre le problème des violations des droits humains. Il encourage la population à toujours se faire assister par un avocat pour éviter les escroqueries.
«Je félicite largement cette initiative. J’aurais souhaité que cela se fasse régulièrement, car en droit, on ne peut pas placer quelqu’un en détention comme s’il était déjà condamné. Certaines personnes ont été acquittées après avoir passé inutilement du temps en détention. Pourquoi les faire souffrir ainsi ? En tant qu’activiste des droits humains, nous demandons à la population de toujours se faire accompagner par un avocat de formation pour éviter les escroqueries, car beaucoup de gens pleurent aujourd’hui»,a-t-il déclaré dans des propos recueillis par visibilitemediapro.cd.
Il sied de signaler que parmi les évadés, certains ont été condamnés. Il revient à la justice de faire son travail.
Jean Maurice Udaga