Chaque 28 mai marque la Journée internationale de l’hygiène menstruelle, une occasion de sensibilisation autour d’un sujet encore largement tabou dans de nombreuses sociétés. Cette année, la célébration se déroule sous le thème : « Ensemble pour un monde adapté aux règles », appelant à une action collective pour instaurer un environnement inclusif et respectueux des menstruations, un phénomène naturel et signe de bonne santé.
Dans de nombreuses communautés des menstruations reste pesant. Le manque d’information, les préjugés culturels et l’absence d’infrastructures sanitaires adaptées privent encore des millions de jeunes filles d’une vie digne pendant leurs règles.
« Le manque d’éducation menstruelle est un vrai problème de santé publique. Beaucoup de jeunes filles atteignent la puberté sans comprendre ce qui leur arrive, ce qui engendre peur, honte et isolement. Sensibiliser dès l’école permet de prévenir les infections, l’abandon scolaire et les traumatismes », explique un gynécologue de Bunia.
Ce constat est partagé par de nombreuses mères, souvent démunies face au manque de moyens et d’information.
« Moi-même, je n’ai jamais reçu d’explication claire sur les règles. Alors avec mes filles, j’ai décidé de faire autrement : je leur parle et je les rassure. Mais parfois, nous manquons de moyens pour acheter des serviettes hygiéniques, c’est un défi constant », confie Claudine, mère de trois enfants.
Du côté des jeunes filles, ce manque de sensibilisation entraîne confusion et stigmatisation.
« J’ai eu mes premières règles en classe et je ne savais pas quoi faire. J’avais honte. C’est ma grande sœur qui m’a aidée. Maintenant, je sais que c’est normal, mais j’aimerais qu’on en parle plus à l’école pour que les autres filles ne se sentent pas seules », témoigne Ruth, 14 ans, élève en 8e année.
L’appel lancé cette année est clair : briser les préjugés, faciliter l’accès aux protections hygiéniques, intégrer l’éducation menstruelle dans les programmes scolaires et garantir un environnement sûr et respectueux pour toutes.
« Accompagnons nos sœurs, nos filles et nos épouses afin qu’elles vivent ce moment naturel avec dignité, sécurité et sans honte », plaide un acteur de la société civile.
Parce qu’un monde plus juste commence par la reconnaissance des besoins fondamentaux de chacun, et cela inclut l’hygiène menstruelle.
Heri Budjo Joël