Ce 8 mai, la Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge prend une signification particulière en Ituri, une province marquée par les conflits armés et les crises humanitaires. Cette commémoration s’inscrit dans la continuité du message d’Henri Dunant, fondateur de la Croix-Rouge, mettant en avant le droit international humanitaire, la protection des civils et l’aide aux populations vulnérables.
Eric Alagbé, chef de sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), souligne l’importance de cette journée pour la région : « C’est une occasion de rendre hommage à ceux qui, malgré les risques, choisissent de se consacrer à l’humanité. » Dans une zone où l’insécurité entrave l’accès aux populations, les volontaires humanitaires continuent de répondre aux besoins essentiels en collaboration avec la Croix-Rouge nationale.
L’instabilité persistante complique cependant les opérations sur le terrain. « Certains affrontements rendent l’accès aux populations impossible, nous contraignant à suspendre nos interventions jusqu’à une accalmie », explique Alagbé. Face à ces défis, le CICR poursuit le dialogue avec les porteurs d’armes afin de rappeler les obligations du droit international humanitaire.
Cette année, le CICR innove en organisant une journée portes ouvertes, offrant aux habitants l’opportunité de mieux comprendre nos locaux sont habituellement accessibles sur rendez-vous. Aujourd’hui, chacun peut venir découvrir nos missions et échanger avec nos équipes », ajoute Alagbé. L’objectif est de renforcer l’acceptation du CICR et de la Croix-Rouge au sein des communautés.
Les efforts du CICR en 2024 ont permis d’apporter une aide concrète : 70 000 personnes ont bénéficié de soins gratuits dans des structures appuyées par l’organisation, tandis que 7 144 patients ont été orientés vers des hôpitaux généraux. Dans les établissements pénitentiaires, des actions ont été menées pour améliorer les conditions de détention, notamment en matière de nutrition et d’accès à l’eau potable.
Dans un contexte de violence prolongée, le CICR maintient des contacts avec les groupes armés. « Ce dialogue est crucial pour rappeler les principes du droit humanitaire et garantir l’accès aux populations en détresse », souligne Alagbé. Cependant, certaines interventions restent suspendues en raison des affrontements qui entravent le travail humanitaire.
Le CICR entretient également des relations étroites avec les autorités provinciales afin de garantir la protection des populations. « Cette responsabilité incombe avant tout aux gouvernements. Nous sommes là pour appuyer et sensibiliser au respect du droit internationale», affirme Alagbé. Dans cette optique, des formations ont été dispensées aux forces armées et aux parlementaires pour promouvoir l’application des normes humanitaires.
En cette Journée mondiale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les acteurs humanitaires réaffirment leur engagement auprès des populations affectées par les crises en RDC. Un appel à la solidarité et au volontariat, dans un contexte où l’aide humanitaire reste essentielle.
Eugène Laro