La question de pillage des ressources naturelles de la République Démocratique du Congo a été l’un des points majeurs évoqués par le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme lors de son entretien avec le chef de l’État, Félix Tshisekedi, jeudi 18 avril 2024 à Kinshasa, capitale de la RDC.
« Nous utilisons tous des téléphones portables, rendus possibles en grande partie grâce aux ressources de la RDC. Le monde ne peut pas continuer à consommer aux dépens du peuple congolais. Chacun doit se demander où est sa responsabilité », a lâché Volker Türk.
L’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC constitue la source de financement de la guerre par les rebelles et leurs parrains. Il a interpellé les États impliqués dans cette mafia.
« Les pays qui soutiennent ou exercent une influence sur les groupes armés doivent assumer leur responsabilité et veiller à ce que les combats cessent. Au Nord-Kivu, tout rôle joué par le Rwanda dans son soutien au M23 doit cesser et une solution doit être trouvée de toute urgence. Il en va de même pour tout pays qui soutient des groupes armés actifs en RDC » car, a-t-il indiqué, « tous les congolais ont droit à la paix. Sans paix, il n’y aura ni développement ni progrès. »
Selon lui, l’une des causes profondes de bon nombre de ces conflits est l’exploitation des ressources naturelles de la RDC, qui appauvrit la population locale au lieu de la profiter. « Le gouvernement ainsi que les puissances régionales et internationales, ont des obligations à cet égard. L’acteur privé a également des responsabilités importantes, notamment celles des entreprises qui extraient des ressources, comme le coltan, si précieuses pour le monde ».
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Rédaction