Le ministre d’État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Me Constant Mutamba, a annoncé lors d’un briefing de presse sur «la lutte contre le banditisme urbain», co-animé le lundi 6 janvier 2025 avec son collègue de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, la construction imminente d’une nouvelle grande prison centrale dans la commune de Maluku à Kinshasa. Cette prison, qui aura une capacité de plus de 20 000 détenus, devrait commencer à être construite d’ici deux semaines.
«J’informe le peuple congolais de la construction de la grande prison centrale de Kinshasa au niveau de Maluku dans les deux semaines à venir. […] Les travaux prendront au maximum deux ans. Ce sera une première pour un chef de l’État congolais depuis 1960, d’offrir aux Congolais une nouvelle prison. Toutes les prisons que nous avons actuellement sont héritées de l’époque coloniale», a rappelé Me Constant Mutamba.
En parallèle à la construction de la prison centrale de Kinshasa, le ministre de la Justice a annoncé le lancement des travaux de construction d’une nouvelle grande prison à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, d’une capacité d’environ 10 000 détenus.
Dans la même province de la Tshopo, les travaux de réhabilitation de la prison de haute sécurité d’Osio, située de l’autre côté de la rive gauche de Kisangani au bord du fleuve Congo, sont en cours, a précisé Me Constant Mutamba.
«Nous construisons également une nouvelle prison à Mbuji-Mayi, et une autre à Bukavu. À Goma, cela se fera au niveau de Sake. Bref, nous travaillons pour améliorer sensiblement les conditions carcérales des détenus», a-t-il rassuré.
Interrogé sur la levée du moratoire sur la peine de mort par la République Démocratique du Congo, Me Constant Mutamba a répondu : «Si nous levons le moratoire sur la peine de mort, je ne pense pas qu’on puisse parler de recul. Recul par rapport à qui, par rapport à quoi ? Aux États-Unis d’Amérique, jusqu’à aujourd’hui, on exécute la peine de mort dans plusieurs États fédérés! Est-ce pour autant qu’il n’y a pas de droits de l’homme aux États-Unis? Nous devons nous assumer en tant que peuple. Régler le problème de nos compatriotes suivant nos réalités. Lorsque la France supprime la peine de mort, nous voulons aussi la supprimer. Nous sommes parfois dans des débats stériles qui ne répondent pas aux réalités socio-politiques et sécuritaires du pays».
«Nous sommes un pays en guerre, un pays agressé par le Rwanda. Nous avons des gens qui ont décidé de trahir le pays, des personnes occupant de grandes fonctions de responsabilités qui ont choisi de servir la cause de l’ennemi. Face à cela, ne dites pas droit de l’homme. On ne supprime pas la peine de mort pour faire plaisir aux ONG de droits de l’homme, mais pour répondre aux impératifs de sécurité du pays. Le rôle de l’État est de garantir le minimum de sécurité possible à ses citoyens», a-t-il martelé.
Dans la foulée, Constant Mutamba a précisé que la mise en exécution de la peine de mort se fait jusqu’à l’épuisement de toute la procédure, conformément à la loi, ajoutant qu’en plus de cette procédure, le ministère public doit adresser une requête de grâce présidentielle.
Rédaction