La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont franchi une étape décisive vers la paix en signant, sous l’égide des États-Unis et du Qatar, un accord jugé historique. Cette avancée, saluée par la cheffe de la MONUSCO Bintou Keita comme une « avancée significative », intervient dans un contexte de violences persistantes dans l’Est congolais.
La cérémonie solennelle s’est déroulée à Washington en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, accompagné des ministres des Affaires étrangères : Thérèse Kayikwamba Wagner pour la RDC et Olivier Nduhungirehe pour le Rwanda. « C’est un moment important après trente ans de guerre », a souligné Rubio, tout en insistant sur le fait que « beaucoup reste à faire ».
L’accord prévoit notamment la cessation immédiate des hostilités, le respect mutuel de l’intégrité territoriale, et l’arrêt de tout soutien aux groupes armés, notamment les FDLR et le M23, accusés d’alimenter les conflits dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Des volets économiques sont également intégrés, portant sur la coopération régionale dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et de la gestion des ressources naturelles.
A Kinshasa, les autorités congolaises ont accueilli cet accord avec prudence. Le représentant congolais à l’ONU, Hippolyte Mfulu, a dénoncé la poursuite des violences sur le terrain et exigé des sanctions contre Kigali en cas de non-respect des engagements. Bintou Keita, de son côté, a plaidé pour un dialogue national inclusif et un climat de tolérance, tout en attirant l’attention sur la gravité de la crise humanitaire : plus de 7 millions de déplacés, 28 millions de personnes menacées d’insécurité alimentaire, et une aide humanitaire financée à seulement 11 %.
Si cet accord suscite un réel optimisme dans les cercles diplomatiques, sa concrétisation dépendra largement de la volonté des parties à honorer leurs promesses sur le terrain. Dans les zones toujours sous emprise rebelle, les populations, elles, nourrissent l’espoir de voir enfin naître une paix durable.
Eugène Laro