Une délégation de députés nationaux est attendue à Kampala pour une mission de clarification des relations bilatérales entre la République Démocratique du Congo et l’Ouganda.
Cette annonce a été faite le jeudi 7 novembre 2024 par le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, lors du débat sur la 85e prorogation de l’état de siège.
«J’ai décidé d’envoyer une délégation des députés nationaux à Kampala, conduite par l’honorable Mende Lambert. Nous avons besoin de parler en toute sincérité et en toute vérité avec nos homologues ougandais parce que nous voulons savoir clairement s’ils s’inscrivent dans la voie de construction de la paix avec la RDC…», a déclaré Vital Kamerhe.
Il a poursuivi en ajoutant : «Ou alors qu’on ne nous prenne pas pour des naïfs. Au nom d’une opération de paix, vous venez semer encore des germes qui vont ramener l’insécurité encore plus grave».
Pour Vital Kamerhe, «On peut pacifier Beni, mais si Irumu devient une zone d’insécurité, on n’a rien fait puisque les habitants de Beni et d’Irumu sont des frères. […] Le Congo, c’est un… Je me rappelle à l’époque quand Mutebusi avait osé dans la ville de Bukavu, Kinshasa était plus virulent que toutes les provinces de la République Démocratique du Congo».
La déclaration du président de la chambre basse intervient au moment où le député national Paul Babangu Wababu initie une question orale avec débat au Vice-premier ministre, ministre de la Défense nationale, sur «l’apport concret de la force mutuelle FARDC-UPDF dans la traque et l’éradication totale des terroristes ADF-NALU en territoire d’Irumu».
Dans sa correspondance du 7 novembre 2024 adressée au président de l’Assemblée nationale, l’élu de la circonscription électorale d’Irumu pose plusieurs questions au patron de la Défense nationale.
«Comment expliquez-vous que les groupes armés étrangers puissent posséder les mêmes tenues et effets militaires que nos FARDC dans le champ de bataille ? Existe-t-il au sein de L’ État-major Général des FARDC, un mécanisme de contrôle et de suivi contre le phénomène de vente des effets militaires à l’ennemi ? A quand le retour officiel des UPDF dans leur pays d’origine ? Peut-on connaître le chronogramme pour l’éradication définitive de ce groupe armé ADF-NALU et leurs alliés ? Quelles sont les activités de la force mutuelle FARDC-UPDF contre les ADF-NALU et leurs alliés sur le sol congolais »?, s’interroge Paul Babangu dans sa note.
Cet élu du peuple motive son initiative suite à l’incursion des terroristes ADF dans plusieurs villages de la chefferie de Walendu Bindi le mercredi 6 novembre 2024, où quatre personnes ont été froidement abattues et sept autres blessées. Pourtant, cette entité coutumière était jusque-là non touchée par l’activisme de ce groupe armé étranger.
Le mercredi 6 novembre 2024 vers 5h00 du matin, les ADF-NALU et leurs complices ont attaqué les villages Mataku-ngazi, Aveluma, Mataratara, Anyatsi, Bizo, Kelenzi Soho et Kanana. Le bilan de cette attaque est de quatre civils tués, sept blessés, 903 ménages déplacés avec plus de 6 321 habitants concernés, explique Paul Babangu Wababu.
Rédaction