L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) monte au créneau contre toute idée de dialogue entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Dans un communiqué rendu public ce mardi 11 février et signé par son président, Florimond Muteba Tshitenge, l’ODEP dénonce ce qu’il qualifie de « dialogue de la honte, de la capitulation et de la trahison. »
Pour aller plus loin, l’organisation accuse le Cardinal Fridolin Ambongo d’avoir ouvert la voie à une négociation avec Kigali, minimisant ainsi l’ampleur du génocide congolais qui, selon le communiqué, a fait plus de 12 millions de morts, des millions de déplacés et d’innombrables victimes de violences sexuelles.
Le professeur Muteba Tshitenge lance un appel à une « résistance patriotique » et à une « union sacrée » entre la société civile, la diaspora et les forces armées pour contrer l’influence rwandaise sur le territoire congolais. Selon lui, cette mobilisation est la seule voie possible pour rétablir la souveraineté nationale et sécuriser les populations.
L’ODEP fustige également la position du Président Félix Tshisekedi, qu’il accuse d’être complice de ce dialogue aux côtés des rebelles. La déclaration cite notamment Corneille Nanga, un représentant des groupes armés, qui aurait proposé un partage du pouvoir via ce processus de négociation.
Le communiqué ne s’arrête pas à la critique du pouvoir en place. Il s’attaque avec virulence aux églises catholique et protestante, accusées d’être des relais de cette politique de « compromission » avec Kigali.
« Votre complot est désormais exposé au grand jour », affirme l’ODEP, menaçant même ces institutions d’un rejet massif de leurs fidèles.
Florimond Muteba Tshitenge annonce son intention de quitter le catholicisme pour se convertir au judaïsme. Il invite tous ceux qui se sentent « trahis par les clergés » à le suivre dans cette démarche, appelant à une rupture radicale avec les structures religieuses traditionnelles qu’il accuse d’être motivées par «le profit et le pouvoir».
L’ODEP prévient que ce rejet du dialogue pourrait entraîner une montée des tensions.
« Un vent de changement souffle sur le pays », affirme l’organisation, prédisant des actions de résistance qui pourraient secouer le régime et ses soutiens.
La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont lancé l’initiative « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs », visant à instaurer une paix durable et renforcer la cohésion sociale. Ce pacte repose sur cinq principes clés, dont le retour aux valeurs de Bumuntu, la promotion du dialogue, l’unité africaine, l’engagement des dirigeants et l’accompagnement sincère de la communauté internationale.
Le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, a réagi en précisant que le président Félix Tshisekedi n’a pas mandaté les religieux pour négocier au nom du gouvernement. Il a insisté sur la nécessité pour les leaders religieux de condamner l’agression rwandaise et rappelé que la gestion de la crise sécuritaire doit être coordonnée avec l’État. Cette réaction intervient alors que la CENCO et l’ECC poursuivent leurs consultations avec divers acteurs pour concrétiser leur feuille de route pour la paix.
Rédaction